Coup de couteau dans le dos de son mari : 18 mois de prison ferme
Une femme de 51 ans a été condamnée vendredi à 3 ans de prison dont 18 mois ferme pour avoir donné un coup de couteau à son mari, à Tourgéville.
«Je me demande ce que je fais là», a soufflé la prévenue face aux juges, avant de reconnaître « a priori » avoir poignardé son mari le 12 février dernier. Confuse et imprévisible tout au long de l’audience, elle sera rappelée à l’ordre à plusieurs reprises par la présidente d’audience.
Climat « cordial »
En instance de divorce, la femme de 51 ans a été jugée vendredi pour avoir poignardé son mari dans leur résidence secondaire de Tourgéville. Elle avait été initialement présentée aux juges le 14 février mais, en raison de son comportement inapproprié, l’affaire avait été renvoyée dans l’attente d’une expertise psychiatrique. La quinquagénaire ne s’est rendue à aucun des trois rendez-vous lui ayant été proposés pendant ce délai.
Les faits reprochés à la prévenue se sont déroulés dans la soirée du 12 février, après avoir passé l’après-midi à se promener sur la côte avec celui qui est encore son mari.
D’ailleurs, selon eux, leur rupture — dont elle est à l’origine — se passe dans un climat « cordial ».« Il m’avait offert des bijoux… Cette petite broche », se souvient la mise en cause.
Alors que la soirée s’est déroulée sans problème, elle se rend dans la chambre de leur appartement avec une coupe de champagne. Peu après, son mari, qui a entendu un bruit de verre cassé, la rejoint. Alors qu’il s’est penché pour ramasser les morceaux, elle va dans la cuisine, se saisit d’un couteau et le lui plante dans le dos. Présentant une plaie dorsale de 4 cm, il aura une ITT de 10 jours.
Selon les enquêteurs, la femme a été incapable d’expliquer son geste et semblait se désintéresser de l’état de santé de sa victime ; sa seule préoccupation étant le sort de ses chats, restés seuls dans l’appartement. Au tribunal, celle-ci parle de l’attitude « menaçante » de son conjoint alors qu’il avait un morceau de verre à la main. « Il me regardait un peu comme ça », lance-t-elle aux magistrats.
«Ce n’est pas elle qui m’a frappé»
Absent à l’audience, son mari est représenté par une avocate. «Je ne peux pas lui en vouloir, ce n’est pas elle qui m’a frappé mais une autre personne. Elle était comme possédée, incapable de se gérer elle-même. » Dans la lettre qu’il a adressée au tribunal, il décrit sa conjointe comme étant une femme sérieuse, honnête, respectueuse, dénuée de violence et incapable d’animosité. Il invoque un geste « démentiel »
relevant de la psychiatrie.
Se disant surpris par la demande de divorce engagée inopinément par la femme qu’il a épousée en 2017, il souhaite qu’elle échappe à une peine de prison et qu’un suivi psychiatrique soit prononcé à son encontre « pour son bien et celui des autres ».
Une analyse et un voeu partagés par l’avocate de la défense. « J’ai la conviction et la certitude que vous ne pouvez pas juger aujourd’hui. Vous avez la possibilité de surseoir à statuer et encourager la prévenue à saisir la chance de rencontrer un psychiatre, exhorte Me Sandra Mercier. Vous n’avez pas tous les tenants et aboutissants pour prendre une décision juste, qui ait du sens. »
Mandat de dépôt
Tenant compte des difficultés psychiatriques de la mise en cause — mais également de l’absence d’éléments attestant l’altération de son discernement au moment des faits —, les juges l’ont condamnée à 3 ans de prison dont 18 mois assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans avec obligation de soins. Elle a l’interdiction de porter et détenir une arme pendant 5 ans. Le tribunal prononce son inéligibilité pendant 5 ans. Enfin, elle devra verser 1 € symbolique à sa victime qui s’est portée partie civile. Les juges ayant ordonné un mandat de dépôt à l’audience, elle a été conduite vers 17 heures à la maison d’arrêt.