Le Pays d'Auge (Édition Sud)

Guillaume Bisson, nouveau président : « J’ai grandi avec Paris-Camembert »

Nouveau président de la classique profession­nelle, Paris-Camembert, Guillaume Bisson a découvert l’envers du décor alors qu’il est pourtant bénévole depuis 15 ans. Entretien.

- Un budget trop court, • Propos recueillis par Patrick OGER

Guillaume Bisson, qu’est-ce qui vous a donné envie de prendre les destinées de la classique normande Paris-Camembert ?

J’ai 38 ans et j’ai grandi avec Paris-Camembert. Je suis venu sur l’épreuve avec Jérémie Florent, un copain d’école. On partageait la passion du cyclisme. Cela fait 15 ans que je suis bénévole pour Paris-Camembert. J’ai commencé comme vendeur de programmes. Ensuite, à partir de 2014, je suis devenu responsabl­e de la ligne d’arrivée et du podium protocolai­re. J’ai pris la vice-présidence en 2020 et la présidence à l’automne 2023.

Comment avez-vous vécu cette première édition post Guy Brien qui avait dirigé la manifestat­ion pendant plus de 30 ans ?

Nous avons eu pal mal de problèmes pour organiser cette édition 2024 de Paris-Camembert. J’ai même pris pas mal de vagues. Il a fallu faire avec quelques coups tordus (sic). Nous avons eu également un arrêt maladie qui fait que nous

avons pris énormément de retard. Cela n’a pas été confortabl­e pour gérer l’approche de la course.

« Notre problème, c’est le budget »

Tout est rentré dans l’ordre ?

Notre problème, c’est le budget, avec des augmentati­ons de coût et des budgets en moins car on a perdu quelques partenaire­s qui sont partis avec l’ancien président. Cela a été la mauvaise surprise en janvier. Maintenant, il y a aussi des satisfacti­ons avec notamment notre site qui est génial. Frédéric Sénaque, qui est de la même année que moi, est devenu responsabl­e de la communicat­ion. Il est là tout le temps.

Quel est le budget d’une course comme Paris-Camembert ?

On a le soutien des institutio­nnels pour près de 150 000 euros. C’est plus compliqué avec les partenaire­s privés à l’exception de Lepetit qui est toujours fidèle à la course. Nous avons aussi eu un énorme soutien des ateliers du Pays d’Auge (ESAT) pour nos besoins en imprimerie. Nous avons un budget total de 210 000 euros alors que la course a vécu, lors de ses plus belles heures, avec un budget de 270 000 euros

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c’est ce qui empêche Paris-Camembert d’avoir la télévision ?

Il nous faut entre 25 et 30 000 euros pour avoir la télévision. C’est difficile de fidéliser les partenaire­s et il faut absolument avoir la télévision pour en attirer d’autres. Pour l’an prochain, pour figurer dans le calendrier de la Coupe de France, il faudra absolument avoir le budget pour la télévision.

« Important de revenir à Lisieux »

une course de plus de 200 kilomètres et à repasser à Lisieux...

Nous avons beaucoup de partenaire­s lexoviens dont Peugeot. C’était important de revenir sur Lisieux, c’est la capitale du pays d’Auge. L’an passé, nous avions été rattrapés par l’UCI car nous avions près de 210 kilomètres de course, mais nous avons eu, cette année, une dérogation pour faire plus de 205 kilomètres. Cela n’a pas été simple de faire le parcours, qui ne devrait cependant plus bouger pour les cinq années à venir. Il est important que les coureurs connaissen­t le parcours et puissent avoir des repères. Dans ce parcours, nous avons le retour du Mur des Champeaux qui est une institutio­n de l’épreuve. Les grands coureurs ont fait la différence dans ce mur des Champeaux, c’était important pour nous de le remettre dans le parcours. Nous allons aussi passer au milieu de la ferme Gobert à Saint-Germain-de- Montgomery juste après Crouttes... ce sera sympa.

Et sportiveme­nt ?

C’est le positif pour cette 85e édition. J’ai beaucoup travaillé avec la Roue Tourangell­e et la Route Adélie, cela nous

a permis de bien avancer mais aussi d’avoir de très belles équipes. J’ai notamment eu l’aide de la Roue Tourangell­e. Bernard Machefer, son président, a été mon tuteur en l’absence de Guy Brien. Cela aurait été encore plus compliqué sans lui. Il a toujours été disponible. Après, nous sommes les moins bien lotis des trois épreuves puisque nous aurons 15 équipes contre 19 aux autres. Nous avons uni nos efforts pour limiter les déplacemen­ts des équipes et donc de les avoir plus facilement.

Enfin, que dire sur le plateau de ce 85e Paris-Camembert ?

Il y a trois nouvelles équipes qui n’ont encore jamais connu les routes de Paris-Camembert. Nous avons quatre équipes du World Tour (Ndlr : l’élite du cyclisme mondiale), mais aussi sept pro teams et quatre équipes françaises continenta­les pro. Dans cette dernière catégorie, nous avons fait en sorte d’avoir que des équipes françaises. On a aussi réussi à avoir une formation américaine pour le 80e anniversai­re du débarqueme­nt. C’était une évidence de l’avoir. Le regret, c’est de ne pas avoir réussi à attirer une équipe allemande. Nous avons de belles équipes mais aussi un beau plateau avec trois anciens vainqueurs à savoir Benoît Cosnefroy, Anthony Delaplace et Valentin Ferron.

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