Le Pays d'Auge (Édition Sud)

Paul Ourselin : «Une victoire chez les pros, ce serait un aboutissem­ent»

Habitant de Saint-Pierre-en-Auge et licencié à l’ES Livarot Cyclisme, Paul Ourselin est chez lui sur Paris-Camembert. À 29 ans, le coureur de l’équipe TotalEnerg­ies rêve toujours de sa première victoire chez les pros. Pourquoi pas sur ses routes d’entraîn

- • Propos recueillis par Paul LESIGNE

Avec quelles ambitions venez-vous sur Paris-Camembert ?

Je viens toujours avec pas mal d’ambition. C’est une course qui me tient à coeur, je suis en bonne forme, donc j’ai envie de faire le meilleur résultat possible.

Que représente cette course pour vous ?

J’ai une affection particuliè­re pour cette course. Ce sont mes routes d’entraîneme­nt, cela arrive à Livarot, où je suis toujours licencié… Il y aura les dirigeants du club, et aussi certaineme­nt les jeunes de l’école de vélo, donc c’est un petit clin d’oeil sympa.

C’est toujours un peu spécial pour moi, je connais les routes par coeur et je sais que j’aurai pas mal de monde pour me soutenir sur le bord des routes, donc c’est un petit surplus de motivation. Mais il ne faut pas se mettre plus de pression que ça.

➜ « Il faut que j’essaye d’anticiper la bagarre »

L’équipe TotalEnerg­ies l’avait remportée l’année dernière avec Valentin Ferron.

Oui, c’est une course qui a assez souvent réussi à l’équipe. Elle correspond bien aux profils de nos coureurs. Mais une année ne fait pas l’autre, tout est remis à zéro.

Savez-vous déjà si vous pourrez jouer votre chance à l’avant ?

Je ne sais pas encore, mais les Coupes de France sont des courses où on a assez de liberté. Valentin Ferron et Pierre Latour seront certaineme­nt protégés, mais j’ai quand même l’ambition de tenter quelque chose. Je ne pense pas que je serai bridé.

Pour faire un résultat là-bas,

il faudrait que je tente de loin, que j’essaye d’anticiper la bagarre, parce que c’est une course avec des efforts assez punchy, ce n’est pas forcément le mieux pour moi.

Comment se passe votre début de saison ?

Cela se passe bien, j’ai commencé au chaud en Arabie saoudite (sur l’AlUla Tour, ndlr) puis au Tour du Rwanda. J’ai passé un mois de février avec un peu moins de pression que sur les courses en Europe, dans de bonnes conditions climatique­s, comme j’affectionn­e. Je n’étais pas encore à 100 %, parce que j’avais fini ma saison assez tard, donc ma reprise s’était faite un peu plus tardivemen­t cet hiver. Je suis quelqu’un qui a besoin de rouler et d’enchaîner les jours de course pour être prêt.

Je me sens bien, je suis allé chercher les derniers pourcentag­es qui me manquaient en m’entraînant bien à la maison ces dernières semaines. Je ne suis pas loin d’une très bonne forme pour cette période de l’année. Je

suis confiant et motivé, même s’il n’y a rien de fait à l’avance, la course reste la course.

« À moi de prouver que j’ai ma place pour le Tour »

Connaissez-vous votre programme de courses après Paris-Camembert ?

J’enchaîne avec la Route Adélie vendredi, une autre manche de Coupe de France. Il y aura le Région Pays de la Loire Tour le 3 avril. Après, c’est encore assez flou. J’espère faire les classiques ardennaise­s en avril, avec la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège.

Nous sommes un peu dans l’attente : comme tous les ans, nous sommes sujets aux invitation­s. Cette année, nous en avons eu un peu moins, donc le calendrier est un peu remodelé. L’équipe cherche des solutions, nous sommes dans l’attente de réponses d’organisate­urs pour certaines courses.

Sur quels grands tours votre équipe sera-t-elle présente ?

Il n’y aura que le Tour de France. Il n’y aura pas de Vuelta, ni de Giro.

Les places seront donc chères dans l’équipe pour le seul grand tour de l’année…

Oui, comme toujours. Avec le départ de Peter Sagan, cela libère quelques places (le coureur slovaque était accompagné de ses fidèles coéquipier­s, Maciej Bodnar et Daniel Oss, ndlr). Il y a peut-être un peu plus d’ouvertures. Après, ce sera à moi de prouver que j’ai ma place. Je suis un coureur endurant, qui récupère bien. Je sais répondre présent sur ces courses World Tour. C’est à moi de donner des garanties sur les prochaines courses pour gagner la confiance de l’équipe.

Votre belle Vuelta l’an dernier vous a-t-elle donné de la confiance ?

Oui, ça me montre aussi que

c’est le genre de course que j’affectionn­e et qui me correspond. Je sais aussi que la préparatio­n que j’ai faite a payé, donc je sais par où il faut passer pour arriver dans cet état de forme.

Après, c’était une autre saison, c’était l’an dernier… Je ne pense pas que ce soit suffisant, il faut que je continue de marquer des points dans les semaines et les mois à venir.

« Quand je parle, ce n’est pas pour rien »

Vous arrivez en fin de contrat à la fin de l’année. Avez-vous déjà entamé des discussion­s pour prolonger ?

Non, il est encore trop tôt dans la saison pour parler de ça. On en parlera en temps voulu.

C’est votre huitième saison profession­nelle chez TotalEnerg­ies. Vous faites partie des plus expériment­és de l’équipe. Sentez-vous que votre rôle a évolué ?

Oui, un peu. Avec Fabien Grellier, on est les deux plus âgés, et les deux plus anciens dans l’équipe. J’ai toujours eu la confiance de Jean-René Bernaudeau

(le manager, ndlr), donc ça ne change pas énormément. Mais c’est sûr que les jeunes coureurs qui arrivent sont quand même assez attentifs et à l’écoute. Je ne suis pas du genre à m’imposer, je ne suis pas le mec qui va prendre la parole naturellem­ent, mais quand je parle, ce n’est pas pour rien. Tu sens que tu es écouté et respecté, grâce à tes résultats ou ce que tu montres sur le vélo.

Que peut-on vous souhaiter pour cette saison ? Une première victoire chez les profession­nels ?

Déjà, la santé. Par la passé, j’ai appris que c’est déjà bien d’être sur son vélo et de faire le métier qui nous plaît. Cela paraît simple, mais ce n’est pas toujours le cas dans une carrière !

Et oui, je suis toujours à la recherche d’une victoire. Je suis un compétiteu­r dans l’âme, même si je reste lucide sur ce que je vaux, et que je travaille pour mes leaders la plupart de l’année. Cette victoire chez les pros me tient à coeur, ce serait un aboutissem­ent. Et j’aimerais bien reparticip­er à un grand tour… On verra (sourire) !

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