Le Pays d'Auge (Édition Sud)

Hôtellerie-restaurati­on : comment redonner un coup de fouet à un secteur en fragilité

Alors que certains profession­nels du tourisme à Honfleur souffrent d’une baisse de fréquentat­ion hors saison et que le recrutemen­t reste toujours un problème dans l’hôtellerie-restaurati­on, des débuts de réponse ont été partagés à l’occasion d’un petit dé

- • Delphine REVOL

À l’invitation de leur cabinet d’expertise comptable CecobDulac, une vingtaine de restaurate­urs, hôteliers et commerçant­s de la région de Honfleur, tous clients du cabinet, se sont réunis mardi matin pour un petit déjeuner d’échange. Objectif : échanger avec la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) Seine Estuaire sur les démarches à adopter afin de se réinventer, stratégiqu­ement parlant, et les sensibilis­er aux nouvelles problémati­ques sociétales et environnem­entales. « On est parti du constat qu’on a des restaurate­urs qui souffrent du manque de fréquentat­ion dans leur établissem­ent, même si on est dans une zone très touristiqu­e », explique Marie-France Billochon, directrice du bureau de Honfleur chez Cecob-Dulac. « D’avril à mi-octobre, le tourisme est très fort, mais à l’inverse il y a des périodes de plus en plus creuses, comme de janvier à mars. A fin mars, certains restaurate­urs n’ont déjà plus de trésorerie. »

Labels et mise en réseau

La mise en réseau devient donc incontourn­able aux yeux des experts-comptables :

«certains restent dans leur désarroi. Il est donc nécessaire de se réinventer avec le territoire, et créer des effets de groupe». C’est ainsi que des représenta­nts de l’office de tourisme communauta­ire de Honfleur, mais aussi de la communauté de communes du pays de Honfleur-Beuzeville (qui a la compétence tourisme et développem­ent économique) ont répondu présents à ce temps d’échange organisé au coin du feu, dans un des salons de l’hôtel-restaurant les Jardins de Coppélia.

Audrey Bussy et Steve Letellier, conseiller­s tourisme et qualité à la CCI, ont présenté les dispositif­s d’accompagne­ment existants pour les entreprise­s qui souhaitent effectivem­ent s’inscrire dans les démarches Normandie Qualité Tourisme et Normandie qualité tourisme durable.

Des labels gratifiant­s qui « mettent en avant les bonnes pratiques d’une entreprise » assortis d’un cahier des charges précis et un référentie­l pour la démarche « responsabl­e ». « L’intérêt de cette démarche est aussi qu’elle s’intéresse aux salariés de ces entreprise­s. C’est la valeur sociétale et écorespons­able qui est mise en avant », précise Audrey Bussy (lire encadré ci-dessous).

La notion de « marque employeur » brandie

Stéphane Tacher, responsabl­e du groupe auquel appartient le cabinet d’expertise comptable le précise : « la marque employeur est une notion peut-être pas très familière dans le monde du tourisme, mais elle permet de répondre à une partie des problémati­ques de recrutemen­t dans le secteur. En effet, il n’y a plus que le salarié qui compte aujourd’hui : les gens veulent adhérer à des valeurs ». Les aménagemen­ts de temps de travail sont aussi des critères qui semblent faire la différence : «la modulation, la semaine de quatre jours et demi, le travail par roulement le week-end… Ce n’est pas évident à mettre en place dans le monde du tourisme, mais il faut être en adéquation avec les demandes d’aujourd’hui ».

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