James Moraida du lycée Sorel remporte le 1er prix de Bien Manger en Normandie

La 19e édition de ce concours a consacré l’agent de restauration du lycée Albert-Sorel James Moraida, pour son plat végétarien. Il a su mettre en valeur les produits du terroir normand.

Avec son grand sourire, James Moraida est heureux et confiant dans l’avenir. Heureux, car il a reçu le 13 mars dernier le premier prix du challenge Bien Manger en Normandie. Confiant, car ce diplôme lui donne des ailes pour la suite de sa carrière !

Réunionnais d’origine, il est arrivé en Normandie à l’âge de 19 ans et a suivi sa passion, celle de la cuisine, en intégrant une formation dans ce domaine. «J’ai travaillé pendant dix ans dans le privé et je suis au lycée Albert-Sorel depuis 2014 », explique-t-il.

Participer au concours, c’est un défi qu’il a voulu se lancer, grâce à l’idée d’un de ses collègues, afin d’aller plus loin. Dix candidats ont concouru, au sein du lycée hôtelier MauriceMarland de Granville (Manche), avec un jury de huit personnes, composé de cuisiniers, d’agriculteurs, de personnel de cuisine. Mais sa participation n’a pas été automatique à l’origine.

❝ Je suis très fier, car c’est grâce à moi que la

politique du concours a changé.

Ouvrir la voie aux agents de restauration

« En principe, il fallait être cuisinier, les agents de restauration comme moi n’étaient pas admis. Je ne comprenais pas pourquoi, nous, les agents, on ne pouvait pas participer ! », tient-il à souligner. «La voie est ouverte pour d’autres, maintenant. »

Le thème imposé par le lycée était végétarien, mettant en évidence la carotte et le poireau, des produits emblématiques du Val de Saire dans le département de la Manche. Un binôme lui a été attribué par tirage au sort, en la personne de Lisa Blanco, du lycée Marland, qui passe son bac pro cuisine cette année.

« Ça a tout de suite bien fonctionné entre nous, on a eu un bon feeling, ça m’a bien aidé ! » Un panier surprise était donné à chacun, contenant les produits à utiliser. Revisiter une recette traditionnelle avec des produits locaux imposés, tel est le défi.

Un petit oral de dix minutes lui a permis d’expliquer son plat et toutes les créations réalisées seront compilées dans un livre de recettes à paraître prochainement. Une assiette aux couleurs de notre terre, tel était intitulé du plat qui l’a mené sur la première marche du podium. C’est en revisitant une galette qu’il a conquis le jury. Ses textures en bouche et sa palette de saveurs, allant du très doux à l’acide, ont plu.

Une galette revisitée

« Comme on doit respecter le zéro gaspillage, j’ai fait avec les restes une sauce pomme/poireaux et un pesto de poireaux au cidre ! » Il avoue avoir ressenti alors un grand stress : « J’étais le moins gradé parmi les candidats, qui étaient tous des chefs, ça m’a mis une pression supplémentaire. Et ne pas connaître son binôme à l’avance, c’est aussi stressant… »

La finale ultime aura lieu début octobre au parc des expositions de Rouen, selon la même formule. « Je m’entraîne déjà, car le thème central sera la pintade, avec tous les produits typiquement normands. » La bonne entente avec son binôme l’a mené à demander qu’elle revienne ce jour-là avec lui, un atout certain pour concourir.

En attendant, lors d’une prochaine journée à thème, il a l’intention de faire goûter son plat gagnant aux lycéens honfleurais !