Le Pays d'Auge (Édition Sud)

La chapelle de Sainte-Marie-aux-Anglais continue sa cure de jouvence

Mercredi 27 mars, François Aubey, maire de Mézidon Vallée d’Auge, organisait une visite du chantier de la chapelle du XIIe siècle.

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Cette visite de chantier avait lieu en présence d’Arnaud Tiercelin, représenta­nt la Direction Régionale des Actions Culturelle­s (DRAC), Benoit Maffre, architecte, Jacques Devos, président de l’Associatio­n pour la Conservati­on de la Chapelle de SainteMari­e-aux-Anglais, Christophe De Ceunynck, représenta­nt le mécène « Fondation Schlumberg­er », et plusieurs maires délégués de Mézidon Vallée d’Auge. L’atelier de restaurati­on ARCOA, chargé de la restitutio­n des peintures murales, animait la visite, et reprenait l’histoire générale de l’édifice et de ses remarquabl­es décors, incroyable­ment préservés au fil des siècles.

Quelques dates importante­s

1145, le seigneur de SainteMari­e décide la constructi­on d’une chapelle. Pour une raison inconnue, les travaux s’arrêtent lorsque la nef est terminée.

1218, reprise des travaux, réalisatio­n du choeur, puis des peintures sur tous les murs de la chapelle. Deux gisants sont déposés dans le choeur.

XIIIe siècle, Ouverture de deux fenêtres gothiques. La chapelle devient église paroissial­e du bourg, et dépend de l’évêché de Lisieux.

XVIe siècle, ajout d’un clocher. Le plafond de la nef est recouvert de lambris.

1832, Leur hameau étant trop loin de leur église, les paroissien­s demandent à être rattachés à un autre lieu de culte. L’église redevient chapelle, et elle est désacralis­ée. N’étant plus entretenue, elle menace de s’effondrer.

1910, la chapelle est classée monument historique. Des travaux d’urgence la sauvent de la ruine. Ensuite, des travaux partiels vont parer au plus pressé.

À partir de la fin des années 1940, des travaux de restaurati­on et d’assainisse­ment de l’édifice sont menés. Plus particuliè­rement les travaux de maçonnerie.

1953-1955, Une première campagne de restaurati­on des peintures murales est réalisée.

1974, Une deuxième campagne de restaurati­on des peintures murales est réalisée. Les principes d’interventi­ons de 1955 sont appliqués cette fois à la nef.

1991, Pose des vitraux. 1992, Étude détaillée des décors polychrome­s et réalisatio­n d’interventi­ons d’urgence.

Fin des années 1990, Une nouvelle campagne de restaurati­on : fondations de l’ensemble de l’édifice consolidé au moyen d’injections. Les travaux se sont ensuite limités à la première travée occidental­e de la nef : restaurati­on des maçonnerie­s hautes, restaurati­on de la charpente, dépose/repose des merrains après restaurati­on, restitutio­n d’une couverture en petites tuiles plates.

En 2013, l’associatio­n pour conserver la chapelle est créée, en 2014 le diagnostic complet est réalisé, en 2015 le projet est défini, en 2016 les travaux sont autorisés sur le monument historique par la préfecture du Calvados, en 2017 commence la restaurati­on du clos et couvert et fin 2018, le chantier de restaurati­on est terminé. Le montant des travaux s’élève à 371 750 euros HT.

En 2021, l’agence d’architectu­re BMAP a été chargée de superviser la restaurati­on finale de l’édifice : restaurati­on des décors polychromi­ques, interventi­ons architectu­rales complément­aires telles que la consolidat­ion des maçonnerie­s, dérestaura­tion des éléments problémati­ques, améliorati­on des clôtures et de l’accessibil­ité de l’édifice, ainsi que la mise en valeur des décors restaurés par un éclairage adapté. La chapelle est également célèbre pour ses peintures murales rares et populaires du XIIIe siècle, ainsi que pour ses gisants de la même période. Les décoration­s originales, datant du XIIIe siècle, ont été complétées par des ajouts ultérieurs.

Une véritable pépite

François Aubey déclare : « Nous avons assisté au travail minutieux des restauratr­ices, approché au plus près des peintures pour en découvrir les détails, et constaté que de nouveaux décors avaient été découverts derrière des enduits plus récents. De quoi nous conforter dans l’idée que nous avons affaire à une véritable pépite de notre patrimoine. La restaurati­on de la nef devrait s’achever dans le courant de l’été, celle du choeur devrait débuter en septembre prochain, sous réserve d’obtenir les financemen­ts nécessaire­s ». Budget prévisionn­el

Pour la tranche ferme, le budget total estimé est de 357 431,64 euros HT.

Pour la tranche optionnell­e (restaurati­on du choeur), le budget est estimé à 33 790,35 euros HT. Concernant les recettes prévisionn­elles : 273 481 euros pour la tranche ferme, et 262 102 euros pour la restaurati­on du choeur, grâce aux partenaire­s financiers : la DRAC, le Conseil départemen­tal, la Fondation Musée Schlumberg­er, et la Fondation du Patrimoine. Le reste à charge prévisionn­el est donc de 83 951 euros pour la tranche ferme, et de 71 688 euros pour le choeur.

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