Jean-Régis a reçu une balle à 1,5 cm du coeur, dans son garage : « On n’est pas en sécurité chez soi ! »
Habitant à Luc-sur-Mer, Jean-Régis Pannier a été victime d’un coup de feu dans son garage, en décembre 2019. Une balle perdue « à 99% ». Ayant reçu cette balle à 1,5 cm du coeur, il a eu beaucoup de chance. Depuis quatre ans, il se reconsruit.
Le mystère de la balle perdue toujours pas élucidée. Cela pourrait être le scénario d’un film, mais c’est bien la réalité qu’a vécue Jean-Régis Pannier, 72 ans, un matin de décembre 2019, dans sa maison de Luc-sur-Mer.
Ce jeudi 12 décembre, à 11h20, Jean-Régis, alors âgé de 68 ans, est dans son garage qu’il vient d’ouvrir quand il entend deux coups de feu et reçoit une balle dans la poitrine, à 1,5 centimètre du coeur (lire son témoignage ci-dessous). Sans aucune raison, ni aucun élément avant-coureur. « A deux minutes près, la balle serait restée dans ma porte de garage... », glisse-t-il, fataliste.
« Je n’ai pas d’ennemi »
Le tir est venu du lotissement situé un peu plus loin. « J’ai toujours eu d’excellentes relations avec mes voisins, je n’ai pas d’ennemi pourtant. Ce jour-là, je pensais qu’on voulait me tuer », indique-t-il, un peu plus de quatre ans après les faits. « Il y avait régulièrement des coups de feu dans le quartier, car il y a un champ de maraîchage à côté où passent des faisans, des lièvres ou des perdrix. Certains tirent directement de leur fenêtre ».
❝ La balle est de biais dans ma poitrine. Si on m’avait tiré dessus délibérément, elle serait droite. C’est une balle perdue ou peut-être un ricochet, m’a-t-on expliqué. J’ai eu du bol, même si j’aurais préféré que la balle ressorte.
JEAN-RÉGIS
❝ J’ai la haine envers celui qui m’a tiré dessus, on ne tire pas bêtement n’importe où ! J’aimerais savoir pour être soulagé. C’est une histoire incroyable, on n’est pas en sécurité chez soi !
JEAN-RÉGIS
« À 99%, il s’agit d’une balle perdue »
Jean-Régis porte plainte, une enquête est ouverte par les gendarmes, qui s’enquièrent régulièrement de sa santé les premiers mois. « On a été auditionné, une enquête de voisinage a été faite, mais ils n’ont rien trouvé », détaille-t-il. « Le dossier a été fermé deux ans plus tard, même s’il peut être rouvert à tout moment avec de nouveaux éléments. À 99%, il s’agit d’une balle perdue », complète sa femme Paulette. Peut-être une balle en cloche.
La position de la balle dans la poitrine de l’ancien boucher confirme cette thèse.
« Un peu comme Jamel Debbouze »
Après son opération, le Lutin a remonté la pente grâce à la neurologue hérouvillaise Laurence Carluer et l’Institut de médecine physique et de réadaptation (IMPR) au bois de Lébisey. « J’y allais tous les matins, ça m’a fait beaucoup de bien, ça m’a aidé. Ils m’ont sauvé ». 3 500 km d’allers-retours pour se soigner au total. Une prothèse à la main lui a également permis de le soulager. « Depuis, j’ai un handicap de 25% sur ma main gauche. Tout est très sensible, j’ai beaucoup de douleurs. Pendant un an et demi, c’était une souffrance terrible malgré la morphine. J’aurai des douleurs à vie ».
Il apprend à vivre avec. Se met régulièrement des bandes anesthésiantes sur la main pour se soulager et dormir. « Je suis un peu comme Jamel Debbouze, j’ai tout le temps la main dans la poche, ça me soulage et ça la repose ». Quand il prend l’avion, il ne sonne pas aux portiques. « Moi aussi, je suis surpris ! ».
Une balle de 22 Long Rifle peut parcourir 1,5 km
Le septuagénaire a été atteint par une balle de carabine 22 Long Rifle (LR). « J’ai tout de suite reconnu le bruit. J’ai fait l’armée et mon père était garde-chasse en forêt ». Une balle de 22 LR peut parcourir jusqu’à 1,5 kilomètre. S’il s’est rendu dans le quartier d’où serait parti le coup de feu, Jean-Régis n’a jamais osé frapper aux portes. « Je ne me suis pas permis, car je ne savais pas quelle serait ma réaction. »
« C’est un traumatisme de recevoir une balle. Je pense beaucoup aux jeunes du Bataclan et à leur vie de tous les jours aujourd’hui », indique sa femme Paulette.
Déménager ? Jean-Régis y a pensé. « Je voulais partir d’ici, car j’y pense constamment, dès que je sors les poubelles ou que j’ouvre la porte du garage. Mais ma femme souhaite rester », ce que confirme Paulette, qui a été 40 ans aidesoignante au CHU. « C’est un échec de partir. Si on fuit, on n’avance à rien ».
Un passage devant la Commission d’indemnisation en 2024 ?
Un peu plus de quatre ans après les faits, le dossier de Jean-Régis est complet et la procédure terminée. « C’est long pour les victimes », lâche Paulette. Boucher au CHU pendant 21 ans, le septuagénaire attend désormais une date en 2024 pour son passage devant la Commission d’indemnisation des victimes d’infraction « pour passer à autre chose ».
Durement touché par les aléas de la vie
Le couple a été durement touché par les aléas de la vie, dont un incendie dans leur maison en 2017. Ce même 12 décembre 2019, Jean-Régis a perdu son cousin. « C’était comme mon frère et je n’ai pas pu aller à son enterrement, car j’étais à l’hôpital », lance-t-il, les larmes aux yeux.
Surtout, Paulette et Jean-Régis ont tragiquement perdu leur fille de 22 ans, Mélanie, dans un accident de la route en 2000. « En fait, prendre une balle, ce n’est pas grand-chose par rapport à ça, car moi, je suis vivant. Perdre ma fille, c’était terrible. C’est moi qui aurais dû mourir, pas ma fille ».
à « à la loi Sport du 2 mars 2022, qui vise à faciliter et à promouvoir l’accès à l’activité physique et sportive », rappelle sur son site internet la fédération française d’athlétisme (FFA).
Pour les médecins souvent débordés, c’est une charge quasi administrative en moins, et subsidiairement une économie de plusieurs millions d’euros par an pour la Sécurité sociale. La FFA estimant que« chaque année plus de deux millions, dont une immense majorité de participants majeurs » participent à des courses.
Comment fonctionne le PPS ?
L’attestation de Parcours de Prévention Santé (PPS) se fait en ligne. C’est l’organisateur de la course lors de l’inscription qui vous dirige sur https://pps. athle.fr/.
Ensuite, le participant sera sensibilisé à différentes problématiques de santé. « Il y a des vidéos, c’est gratuit, c’est rapide. Cela donne les clés pour se responsabiliser », résume Nicolas Hassane.