Le Pays d'Auge (Édition Sud)

Samedi, la sublime Béatrice Agenin était à Trouville pour jouer «Marie des Poules»

Photograph­e, Sylviane Brandouy expose jusqu’au 10 avril à la MarbRErie, à Trouville-sur-Mer. Une exposition intitulée « les Reines et les rois de la plage ». Pour le second spectacle de la saison culturelle « Trouville sur Planches », George Sand était à

- Photograph­e Sylviane, je vous croyais Dans votre vie, l’art semble avoir un rôle essentiel…

avocate ?

Oui, vous avez raison. Mais ça ne m’empêche de faire de la photograph­ie. J’adore l’avocature, mais j’ai depuis l’âge de onze ans, une autre passion : la photograph­ie.

➜ ➜

C’est certain. Je suis avocate depuis trente-cinq ans et je me suis spécialisé­e dans le domaine de l’art. Je défends les droits des artistes ou bien encore les droits à l’image. J’ai donc la chance de participer à des exposition­s, de découvrir des oeuvres de gens plus ou moins connus. J’adore.

Des gens plus ou moins connus, par exemple ?

Oh… je citerai par exemple Christine Ockrent qui m’a valu un article dans Libération (sourire) ou encore la famille Chagall.

Et c’est parce que vous défendez des artistes trouvillai­s que vous êtes ici, aujourd’hui ?

Ah non pas du tout. Comme beaucoup de Parisiens, je venais à Trouville de temps à autre. En plus, les parents d’une de mes amies avaient une maison à Trouville qu’ils nous laissaient bien volontiers. Au départ, j’aimais bien la station balnéaire, mais sans plus. J’ai appris à l’aimer hors saison. Et puis la famille de mon mari est installée dans le pays d’Auge

alors j’avais l’occasion de venir régulièrem­ent. Il y a 7 ans, presque 8, nous avons acheté une petite maison. Nous y venons un week-end sur deux. A chaque fois, c’est le même rituel. Nous arrivons. Nous déchargeon­s la voiture. Et hop, je file me balader sur les planches. Ça me fait un bien fou. Je respire. J’observe.

« Fixer ces moments fugaces »

C’est parce que vous aimez observer que vous en êtes venue à photograph­ier ? La photograph­ie s’est imposée comme le meilleur

Il s’agit de l’histoire de Marie Caillaud, une jeune femme sans instructio­n qui est devenue la servante de George Sand. Portant le même prénom que sa cuisinière, George Sand décidera de la surnommer « Marie des Poules » puisqu’elle est chargée d’aller chercher les oeufs au poulailler.

Le poids des convention­s sociales

Marie entre, à onze ans, au service de George Sand. Et c’est elle qui lui apprendra à lire, à écrire, à jouer la comédie et à interpréte­r de nombreuses pièces qu’elle a écrites. Deux destins mêlés pour un idéal de liberté. Plus tard, Marie des Poules entretiend­ra, avec Maurice, moyen de fixer ces moments fugaces. En fait, j’ai commencé la photograph­ie à l’âge de onze ans. Et c’est devenu une véritable passion. Depuis mon enfance mon regard balaye. Je suis curieuse de tout ce qui m’entoure.

En ce moment on peut voir certains de vos tirages à la MarbRErie. Elles ont toutes été prises à Trouville ?

Pas toutes, mais une grande majorité d’entre elles. Ce n’est pas pour rien que j’ai voulu intituler ma première exposition en solo Les reines et les rois de la plage. Il y a une trentaine de tirages. Les photos de la série ambiance martienne ont

le fils de George Sand, une relation durant plusieurs années. Mais, alors que George Sand est connue pour son indépendan­ce et sa modernité, elle reste prisonnièr­e des convention­s sociales et fait tout pour que son fils épouse une jeune fille de bonne famille pour « ne pas avoir un bâtard, mais un héritier ».

Vous avez un oeil bien particulie­r. Lorsqu’on les regarde, on ne sait pas trop s’il s’agit de photos, d’aquarelles ou de gouaches. Comment travaillez-vous ?

Il n’y a que des photos. Je ne peins pas. Je travaille avec un appareil numérique. Parfois avec un gros appareil photo de pro, parfois avec un petit appareil, mais de plus en plus souvent avec mon téléphone portable. Je n’utilise pas de logiciel de traitement. En revanche, je joue sur la lumière et les contrastes.

Et pourquoi utiliser un téléphone portable ?

Le téléphone, je suis comme les ados, je l’ai toujours dans les mains. Alors que l’appareil photo est systématiq­uement au fond d’un sac. Alors, il faut déjà le trouver. Ensuite, l’allumer. Attendre qu’il veuille bien se mettre en marche. Pas besoin de vous dire qu’il est trop tard pour capter l’image que j’avais imaginée. Ce qui me plaît dans la photo c’est l’instant. Une seconde avant, une seconde après, la photo est morte.

■ Du 29 mars au 10 avril à la MarbRErie — 117/119 Rue du Général de Gaulle à Trouvilles­ur-Mer. Ouvert tous les jours de 11 h à 13 h et de 14 h 30 à 18 h. Ouvert toute la matinée les jours de marché.

Récompensé­e par deux Molière

En 2020, cette formidable pièce a obtenu le Molière du meilleur spectacle privé et Béatrice Agenin, qui interprète tour à tour les rôles de George Sand et de Marie des Poules, celui de meilleure comédienne de théâtre privé.

Il faut dire que le texte de Gérard Savoisien, la mise en scène d’Arnaud Denis et le jeu des acteurs sont exceptionn­els.

Une véritable chance pour le public trouvillai­s de pouvoir assister à ce spectacle, programmé par Guila et Patrick Braoudé pour la deuxième saison de « Trouville sur Planches ».

 ?? Bénard Hélène Bénard Hélène ?? Sylviane Brandouy expose à la MarbRErie à Trouville-sur-Mer.
Béatrice Agenin et Arnaud Denis saluent le public après avoir joué «Marie des Poules»
Bénard Hélène Bénard Hélène Sylviane Brandouy expose à la MarbRErie à Trouville-sur-Mer. Béatrice Agenin et Arnaud Denis saluent le public après avoir joué «Marie des Poules»

Newspapers in French

Newspapers from France