Le Pays d'Auge (Édition Sud)

Non-consenteme­nt sexuel et violences intrafamil­iales, comment lutter contre ?

Une enquête a été menée par des étudiants dans leur service sanitaire, évaluant auprès des jeunes et du personnel soignant leur connaissan­ce des outils de lutte.

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Dans le cadre de leur service sanitaire, deux groupes de quatre étudiants ont mené des enquêtes pendant deux semaines : une première sur le consenteme­nt dans la vie affective et sexuelle auprès des lycéens de quatre établissem­ents, une seconde auprès des profession­nels de santé sur le repérage des violences conjugales, intrafamil­iales et/ou sexuelles. L’objectif de ces études est de faire ressortir des outils pour intervenir, repérer et informer.

Une enquête sur le consenteme­nt

Cléa (5e année de pharmacie), Zoé (3e année de médecine), Doriane (2e année soins infirmiers) et Romain (2e année soins infirmiers) ont réalisé leur enquête au lycée Albert Sorel de Honfleur, au lycée André Maurois et au lycée profession­nel Saint-Josep de Deauville et au lycée privé Marie-Joseph de Trouville. 882 lycéens ont ainsi répondu à un questionna­ire, mis à leur dispositio­n pendant quinze minutes, portant sur vingt points traitant du respect et du consenteme­nt. Globalemen­t, leur niveau de connaissan­ce est plus que satisfaisa­nt, cependant certains sujets, comme l’impact des réseaux sociaux, la diffusion de photos intimes et la notion d’images pédopornog­raphiques, interrogen­t.

Connaissan­ces du personnel soignant

Le second groupe, avec Lilou et Elouan (soins infirmiers), Igor (pédicure-podologue) et Mathis (médecine), a enquêté auprès du personnel soignant du Pôle de santé de la Côte Fleurie, afin d’évaluer leurs connaissan­ces en matière de repérage des violences. Trente-six profession­nels ont répondu, récoltant une moyenne de 4,8 sur 10 qui met en évidence des lacunes dans ce domaine, tous admettant n’avoir reçu aucune formation à ce sujet. Parmi ceux qui ont été confrontés à ces problèmes, la majorité ne les a pas signalés, par manque de connaissan­ces. Et la plupart ne sont pas au courant des risques encourus lors d’une non-dénonciati­on (trois ans de prison et 45 000 € d’amendes). Un livret de prise en charge a été édité à la suite de cette enquête et il sera remis dans tous les services ayant participé au questionna­ire. Le but est de répondre aux interrogat­ions du personnel, qui ne possèdent pas toujours toutes les clés.

La restitutio­n de leurs travaux a été réalisée vendredi matin, au Centre Hospitalie­r de la Côte Fleurie à Cricqueboe­uf, en présence des cadres de santé, d’élus et de membres du conseil de surveillan­ce du Centre et du club Soroptimis­t de DeauvilleT­rouville.

Actions et formations en place

En conclusion, les participan­ts à cette restitutio­n attirent l’attention sur les cyber-violences, pour lesquelles les jeunes n’ont quasiment aucune prise de conscience, rappelant le cas de la jeune Juliette à Lisieux, victime de cette situation. Christèle Cerisier-Philippe, adjointe au maire de Deauville, souligne l’impact de ces questions sur les politiques locales et rappelle la formation qu’offre le CIDFF (centre d’informatio­n sur les droits des femmes et des familles). Le maire de Honfleur Michel Lamarre propose quant à lui de diffuser sur le territoire de la CCPHB (communauté de communes du pays Honfleur-Beuzeville) le violentomè­tre, règle de couleur allant progressiv­ement du vert au rouge pour estimer les attitudes et les propos plus ou moins dangereux.

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Fabienne Bouton Les deux groupes d’étudiants (Mathis manquant) ayant réalisé les enquêtes.

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