Le Pays d'Auge (Édition Littoral)
Une bande dessinée sur l’affaire Borrel
Journaliste, scénariste et co-fondateur de La Revue dessinée, David Servenay s’associe à Thierry Martin. vient sur le meurtre toujours pas élucidé de Bernard Borel, l’ancien procureur de la République de Lisieux.
LIVRE.
L’affaire commence le 19 octobre 1995 à 7 heures 20 du matin, lorsque le corps sans vie de Bernard Borrel est découvert en partie calciné au pied d’une falaise bordant la Mer Rouge, à Djibouti. La thèse du suicide est d’abord évoquée. Mais pour ceux qui connaissent l’ancien procureur de la République de Lisieux (de 1988 à 1994), elle ne tient pas. Les circonsctances de la mort de Bernard Borrel font tout de suite penser à un crime. Après le juge Renaud en 1975, le juge Michel en 1981, Bernard Borrel est le troisième magistrat français assassiné après la guerre. Quelle que soit l’issue, quand bien même les commanditaires et les assassins seront traduits devant la justice, la République ne sortira pas grandie de cette affaire qui ne sent pas la rose… Rien n’aura été épargné à Elisabeth Borrel, la veuve du juge. Jusqu’à une récente destruction, soit disant accidentelle, de 70 pièces des scellés. Et non des moindres : un short, des sandales, un bidon d’essence, un briquet… Autant de pièces qui auraient pu enfin servir à faire éclater la vérité.
Quelques journalistes se sont intéressés à ce dossier pour le moins explosif, mouillant deux pays à leur plus haut niveau. Parmi eux, David Servenay. Il a payé très cher son entêtement à vouloir faire toute la lumière sur cet assassinat. Animé par ce qui doit toujours faire vibrer un journaliste professionnel : « des faits, rien que des faits… » Des faits balayés par sa hiérarchie qui l’accuse de parti pris. Bien voyons… Sacrifié par une poignée d’individus rompus à l’esprit d’obéissance, bien au gardeà-vous, le doigt sur la couture du pantalon. David Servenay aura la preuve d’avoir été écarté de cette enquête par sa direction sur intervention de l’Elysée.
Le comité de soutien pour la vérité sur l’assassinat du juge Borrel, qui a toujours été aux côtés d’Elisabeth Borrel et de ses enfants dans son combat tenace et courageux pour connaître la vérité et pour que justice leur enfin soit rendue, a cité Albert Camus après l’annonce de la destruction des scellés : « Dans la paix comme dans la guerre, le dernier mot appartient à ceux qui ne se rendent jamais » . Le combat pour qu’enfin la vérité éclate dure depuis maintenant 22 ans.
Récit de David Servenay et Thierry Martin dessin et couleurs. Soleil collection Noctambule, 88 pages, 17,95 €