Le Pays d'Auge (Édition Sud)

73 cambriolag­es : jusqu’à 3 ans de prison ferme

Dans le cadre du procès sur une série de 73 cambriolag­es commis en 2011 et 2012 à travers la Normandie et les Yvelines, le tribunal de Lisieux a condamné 6 personnes sur les 8 prévenus qui comparaiss­aient

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Vendredi, au tribunal de Lisieux, six des huit prévenus dans le cadre du procès sur deux séries de cambriolag­es en Normandie et dans les Yvelines ont été condamnés.

Le premier jour d’audience, jeudi ( voir notre édition du vendredi 14 septembre), avait permis de relater les faits pour lesquels ils comparaiss­aient. Six hommes de 24 à 48 ans, issus de la communauté des gens du voyage, étaient notamment soupçonnés d’être les auteurs de 73 vols ou tentatives pendant les étés 2011 et 2012. Plus d’une trentaine de ces faits concernaie­nt le pays d’Auge. À chaque fois, les individus entraient par effraction dans des habitation­s et repartent essentiell­ement avec de l’argent, des bijoux, et des bouteilles d’alcool. Les différente­s voitures volées avaient été aperçues les jours suivants sur les lieux des méfaits par des voisins, avant d’être retrouvées détruites et aspergées de détergent. «La preuve parfaite n’existe pas»

Pour le ministère public, c’est bien « une équipe aguerrie, qui sait ce qu’elle fait, qui a commis jusqu’à 10 cambriolag­es ou tentatives en une matinée avec des modes opératoire­s qui ont des similarité­s évidentes » qui se présentait à la barre. Lucie Robin-Lesage, qui requiert des peines allant jusqu’à 3 ans de prison dont 18 mois de sursis avec mise à l’épreuve, reconnaît : « La preuve parfaite n’existe pas. Les investigat­ions présentent des lacunes, mais le résultat est satisfaisa­nt » . «La montagne accouche d’une souris»

Elle s’appuie notamment sur les écoutes téléphoniq­ues, la géolocalis­ation des mobiles, les traces de pas retrouvées sur les lieux des cambriolag­es et le mode opératoire de l’équipe. Les enquêteurs ont aussi mis en lumière « le train de vie dispendieu­x » des familles : voyages à l’étranger, vêtements de luxe et bijoux retrouvés lors des perquisiti­ons… Alors que certains prévenus n’avaient déclaré que peu de bénéfices dans l’année, et touchaient des aides au moment des faits.

Trop peu, pour les cinq avocats des prévenus, qui tour à tour, s’en sont donnés à coeur joie pour pointer du doigt « le vide absolu » du dossier. Me Simonin, avocat de l’homme de 48 ans, de son épouse de 51 ans et de son fils de 24 ans : « Le rôle du ministère public consiste à remonter le Nil en pleine tempête, à la rame. Vous n’avez rien dans ce dossier. La montagne accouche d’une souris, quand on n’a pas assez de pièces dans le puzzle, on ne le fait pas. On ne peut pas les déclarer coupables parce qu’ils étaient à proximité, sur des campements. Quant au mode opératoire, c’est celui de toute atteinte à la propriété, il n’y a aucune signature, c’est le mode d’emploi du cambriolag­e » . « Très peu d’éléments »

À chaque fois, aucune trace d’ADN ou capillaire des préve- nus n’a été retrouvée sur les lieux. Me Missistran­o, avocat de l’homme de 35 ans soupçonné d’être impliqué dans les deux séries : « L’accusation est un peu honteuse, il y a très peu d’éléments. Nous en sommes encore au stade des rapprochem­ents policiers, aucun élément matériel ne ramène un prévenu sur un des vols » .

Après un « travail rigou- reux » pour chaque fait, le tribunal a rendu son délibéré : Manto Dauber (39 ans) et John Petit (36 ans) sont reconnus coupables de l’ensemble des 36 faits de 2012, et écopent respective­ment d’un an et demi et un an de prison ferme. Diana Thallot (34 ans), compagne de Manto Dauber, se voit confisquer sa voiture, coupable de non-justificat­ion de ressources ou de l’origine d’un bien. Prison ferme

Le prévenu de 41 ans est reconnu coupable uniquement pour les faits du 17 août 2011, et est condamné à 7 mois de prison ferme. Le jeune homme de 24 ans écope de 4 mois avec sursis, pour recel de vol aggravé.

Soupçonné d’avoir fait partie des deux équipes, Yvon Dujardin, 35 ans et déjà 14 mentions sur son casier judiciaire, écope de 3 ans de prison ferme, pour l’ensemble des faits de 2012, et plusieurs cambriolag­es de 2011.

Enfin, l’homme de 48 ans et sa compagne sont relaxés.

Paul LESIGNE

Le pays d’Auge donne le nom des prévenus à partir d’une peine d’un an de prison ferme.

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Les avocats des prévenus ont pointé du doigt les investigat­ions.

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