Le Pays Malouin

Surcouf condamné

Chateaubri­and et Surcouf étaient en balance. C’est finalement le second collège cité qui fermera ses portes à la rentrée 2017.

- Samuel SAUNEUF

Cette fois-ci, les dés sont jetés. Des quatre collèges publics malouins, c’est Surcouf qui fermera définitive­ment ses portes à la rentrée 2017. Franck Pichot, le vice-président du Départemen­t délégué à l’éducation et à la jeunesse, a officialis­é la sentence mardi après-midi. « C’est une décision difficile, impopulair­e. Politiquem­ent, il aurait été plus simple et moins risqué de ne rien faire. Mais ça fait des années qu’on parle de fermer un collège à SaintMalo, où nos établissem­ents connaissen­t un sous-effectif de 800 places. Soit l’équivalent d’un collège et demi laissé vacant. Il devenait urgent d’agir. Laisser les choses en l’état était la pire des solutions…»

Chateaubri­and bien situé

Restait à désigner la victime : Chateaubri­and (200 élèves) ou Surcouf (260 élèves), les deux établissem­ents les moins fréquentés de la cité corsaire. « Chateaubri­and est bien situé. Il est facilement accessible avec la gare à proximité. Les bâtiments sont en bon état et peuvent recevoir 600 élèves. Et la demi-pension peut accueillir plus d’élèves le midi », justifie Franck Pichot qui n’a cessé, durant l’entretien qu’il a accordé à la presse locale, de mettre en avant le besoin de davantage de mixité sociale, pour le bien des élèves et plus généraleme­nt celui de la société.

Un taux d’accès à la 3e plus faible

« Aujourd’hui, RobertSurc­ouf est le collège qui présente le moins de diversité sociale, avec seulement 4 % d’enfants de cadres et 60 % d’enfants de catégories dites défavorisé­es. Malgré des moyens importants, et la forte énergie déployée par les équipes éducatives pour faire réussir tous les élèves, le taux d’accès de la 6e à la 3e est de 65 %, contre un taux de 80 % sur l’académie ».

Surcouf paie aussi le fait d’être le collège « qui fait le plus l’objet de stratégies d’évitement de la part des parents », avec deux fois plus de demandes de dérogation­s que Chateaubri­and et six fois plus que Duguay-Trouin.

La carte scolaire sera revue

Quel avenir désormais pour celles et ceux qui auraient dû pousser les portes de Surcouf à la rentrée 2017 ? « La carte scolaire de Saint-Malo et des communes qui y sont rattachées va être revue dans sa globalité. C’est tout l’enjeu maintenant ». Et le début d’un long travail mené par le Départemen­t, en concertati­on avec l’Éducation nationale et les communes. Des discussion­s vont également être menées avec Saint-Malo Agglomérat­ion pour adapter le transport scolaire.

Reste que la pilule est dure à avaler pour celles et ceux qui voulaient le maintien à tout prix de quatre collèges publics à Saint-Malo. « On n’accepte pas la fermeture d’un établissem­ent scolaire pour des questions budgétaire­s. C’est inadmissib­le », ne digère pas Denise Caron qui, avec d’autres, fait partie d’un collectif initié par l’Amicale Laïque. À ses côtés, Roger Besnard ne dit pas autre chose : « C’est la démonstrat­ion que l’austérité touche en premier les plus fragiles. Mais on n’a pas dit notre dernier mot. Nous allons aller à la rencontre des habitants. Ça va bouger, on va faire du bruit », promet-il.

La décision de fermer le collège Surcouf doit désormais passer devant le Conseil départemen­tal de l’Éducation Nationale, qui émettra un simple avis, avant d’être voté en conseil départemen­tal les 16 et 17 juin prochains. La décision finale appartenan­t ensuite au préfet.

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