Surcouf condamné
Chateaubriand et Surcouf étaient en balance. C’est finalement le second collège cité qui fermera ses portes à la rentrée 2017.
Cette fois-ci, les dés sont jetés. Des quatre collèges publics malouins, c’est Surcouf qui fermera définitivement ses portes à la rentrée 2017. Franck Pichot, le vice-président du Département délégué à l’éducation et à la jeunesse, a officialisé la sentence mardi après-midi. « C’est une décision difficile, impopulaire. Politiquement, il aurait été plus simple et moins risqué de ne rien faire. Mais ça fait des années qu’on parle de fermer un collège à SaintMalo, où nos établissements connaissent un sous-effectif de 800 places. Soit l’équivalent d’un collège et demi laissé vacant. Il devenait urgent d’agir. Laisser les choses en l’état était la pire des solutions…»
Chateaubriand bien situé
Restait à désigner la victime : Chateaubriand (200 élèves) ou Surcouf (260 élèves), les deux établissements les moins fréquentés de la cité corsaire. « Chateaubriand est bien situé. Il est facilement accessible avec la gare à proximité. Les bâtiments sont en bon état et peuvent recevoir 600 élèves. Et la demi-pension peut accueillir plus d’élèves le midi », justifie Franck Pichot qui n’a cessé, durant l’entretien qu’il a accordé à la presse locale, de mettre en avant le besoin de davantage de mixité sociale, pour le bien des élèves et plus généralement celui de la société.
Un taux d’accès à la 3e plus faible
« Aujourd’hui, RobertSurcouf est le collège qui présente le moins de diversité sociale, avec seulement 4 % d’enfants de cadres et 60 % d’enfants de catégories dites défavorisées. Malgré des moyens importants, et la forte énergie déployée par les équipes éducatives pour faire réussir tous les élèves, le taux d’accès de la 6e à la 3e est de 65 %, contre un taux de 80 % sur l’académie ».
Surcouf paie aussi le fait d’être le collège « qui fait le plus l’objet de stratégies d’évitement de la part des parents », avec deux fois plus de demandes de dérogations que Chateaubriand et six fois plus que Duguay-Trouin.
La carte scolaire sera revue
Quel avenir désormais pour celles et ceux qui auraient dû pousser les portes de Surcouf à la rentrée 2017 ? « La carte scolaire de Saint-Malo et des communes qui y sont rattachées va être revue dans sa globalité. C’est tout l’enjeu maintenant ». Et le début d’un long travail mené par le Département, en concertation avec l’Éducation nationale et les communes. Des discussions vont également être menées avec Saint-Malo Agglomération pour adapter le transport scolaire.
Reste que la pilule est dure à avaler pour celles et ceux qui voulaient le maintien à tout prix de quatre collèges publics à Saint-Malo. « On n’accepte pas la fermeture d’un établissement scolaire pour des questions budgétaires. C’est inadmissible », ne digère pas Denise Caron qui, avec d’autres, fait partie d’un collectif initié par l’Amicale Laïque. À ses côtés, Roger Besnard ne dit pas autre chose : « C’est la démonstration que l’austérité touche en premier les plus fragiles. Mais on n’a pas dit notre dernier mot. Nous allons aller à la rencontre des habitants. Ça va bouger, on va faire du bruit », promet-il.
La décision de fermer le collège Surcouf doit désormais passer devant le Conseil départemental de l’Éducation Nationale, qui émettra un simple avis, avant d’être voté en conseil départemental les 16 et 17 juin prochains. La décision finale appartenant ensuite au préfet.