Quand la mer reprend (un peu) ses droits
Deux réunions publiques sur la submersion marine étaient au programme la semaine dernière à Saint-Malo. Un exposé scientifique, technique et historique sur Saint-Malo et son rapport à la mer. Extraits.
Deux réunions publiques à Saint-Malo. A l’ordre du jour et à l’attention des Malouins, la submersion marine, vendredi 20 mai, et lundi 23 mai. En présence d’un public plus que rare, au moins pour le vendredi : seuls une quinzaine de personnes étaient dans la salle Bouvet au théâtre, dont une petite dizaine de techniciens des divers services officiant ce jour-là (DDTM, sous-préfecture, ville).
Depuis six ans. « Les enjeux sont majeurs pour la ville de Saint-Malo, ça impacte l’urbanisme, les projets ; c’est un dossier qui a été enclenché il y a six ans à la suite des accidents sur la côte vendéenne, et suite auxquels l’Etat a souhaité un inventaire des zones à risque », a posé en préambule le maire de Saint-Malo Claude Renoult. En Ille-et-Vilaine sont donc concernés Saint-Malo, et la zone bretonne du Mont-StMichel.
L’événement Xynthia. Survenue le 28 février 2010, la tempête Xynthia a occasionné 47 victimes, dont plus de la moitié sur le seul département de la Vendée. C’est l’événement déclencheur, qui fait se dire à l’Etat que l’homme a souvent construit sans prendre en compte la nature…
Le PPR. Le plan de prévention des risques est un document homologue au PLU, ou au POS ; son contenu ? Un zonage exprimant parcelle par parcelle ce qu’on pourra faire ou ne pas faire.
Les bases de calcul. Ce sont des calculs assez complexes qui servent à l’Etat pour définir les différentes zones du futur plan de prévention des risques ; alors, accrochezvous ! On se sert de l’événement centennal : celui-là a une chance sur 100 de se produire tous les ans, combiné aux conditions climatiques, au déferlement local de la houle, aux incertitudes scientifiques et au réchauffement climatique. D’ailleurs, alors que les scientifiques avaient arrêté le chiffre d’un mètre (à ajouter), relativement au réchauffement climatique, la convention (politique) se serait, sans que l’on comprenne pourquoi, portée sur une marge de 0.60 m. Sachant que le refoulement de l’eau en cas de submersion est aussi pris en compte, autrement dit on s’est aussi demandé comment, à Saint-Malo, l’eau se répartirait dans la ville y compris par les réseaux sous-terrains.
Episodes marquants à Saint-Malo. 1er avril 1994, 26-27 décembre 1999, 31 mars 2010, 10 mars 2008… Mais c’est le 27 février 1990 que s’est produit un événement centennal, autrement dit l’événement qui a une chance sur 100 de se produire, chaque année : une brèche de 25 m s’était ouverte dans la digue, au niveau de Courtoisville ; ce jour-là, la marée affichait un coefficient de 108 avec surcote de 55 cm ; il fallut déverser 2 000 tonnes d’enrochement pour stopper la brèche.
Ce qui va changer. Tout dépendra de la zone dans laquelle vous vous trouverez : certaines seront plus contraintes que d’autres. En tout cas, partant du principe que tout est construit à SaintMalo, les reconstructions semblent peu sujettes à caution. Tout juste vous empêchera-t-on de situer votre chambre au rez-de-chaussée dans certaines zones, par mesure de précaution, d’après les autorités… Des travaux pourront être à réaliser, subventionnés à hauteur de 40%.
La bande de choc. En tous les cas, une « bande de choc » de 25 mètres le long du Sillon semble avoir été définie ; au-delà des risques de submersion, c’est la zone de danger où, en cas de houle et de conjonction de facteurs néfastes, vous pouvez risquer de recevoir un gros bloc de pierre, compte tenu de la force de frappe de la houle…
Les échéances en cours et à venir. Dès maintenant, le public est invité à poser les questions qu’il souhaite sur ce sujet à l’adresse suivante : ddtm-pprsm-stmalo@ille-et-vilaine.gouv.fr ; la consultation des exécutifs (conseils municipaux, conseils d’agglo, département, région) se fera au début de l’été ; enfin, une enquête publique sera organisée à la fin de l’été, avec la possibilité de consultation en ligne de l’enquête.