La Ville met fin au partenariat avec l’Ecole de musique de la Côte d’Emeraude
Une ultime réunion devait se tenir le jeudi 16 juin entre les responsables de l’Ecole de musique de la Côte d’Emeraude et de la Ville. Ce rendez-vous de « la dernière chance » a tourné court. Le maire a annoncé qu’il ne voulait plus renouveler le partenariat avec l’EMCE. Par contre, les élus ont entamé des discussions avec un petit groupe de parents de l’EMCE, afin de mettre en place une nouvelle structure.
Le président de l’EMCE Michel Vuillaume, son directeur Jean-Fabien Hody accompagné de son frère Emmanuel, responsable de l’enseignement à l’EMCE, école qu’ils ont tous les deux fondée il y a 20 ans, avaient rendez-vous à la mairie jeudi 16 juin, peu après 15 h. Ils étaient accompagnés d’un petit groupe de parents, de professeurs et d’élèves.
L’objectif : rencontrer l’adjoint à la culture Jean Bories et des responsables du Conservatoire, pour une ultime réunion de travail, afin de trouver un terrain d’entente pour renouveler la convention de partenariat entre la Ville et l’EMCE, qui arrivait à échéance le 30 juin prochain [pour plus de détails lire nos précédentes éditions]. Rappelons que l’école, qui accueille 530 élèves, est financée à 85% par la Ville via ce partenariat.
Selon les responsables de l’EMCE, la discussion a tourné court. Le maire, Claude Renoult leur ayant déclaré : « C’est fini ! Je retire l’échelle à l’EMCE ».
La Ville a envoyé un peu plus tard un communiqué, dans lequel elle confirme la déclaration du maire, en des termes plus conventionnels : « La convention entre la mairie et l’EMCE qui vient à expiration le 30 juin, ne sera pas renouvelée. En effet, après une ultime réunion ce jour, qui succède à d’autres rencontres depuis le 14 mars pour préparer la réécriture d’une nouvelle convention, il s’est avéré que les pratiques et les buts de l’EMCE n’ont pas pu être éclaircis ».
Selon l’adjoint à la culture, Jean Bories, « l’association n’était plus en ordre de marche et nous n’étions pas dans une logique de partenariat, mais d’affrontement [Lire aussi son interiew ci-dessous]. »
Sauf que les responsables de l’EMCE, les frères Hody qui ont en charge son fonctionnement, clament depuis des mois que l’adjoint à la culture n’a justement pas répondu à leurs sollicitations pour discuter de cette convention. Jean-Fabien Hody n’ayant pu rencontrer que le nouveau directeur du Conservatoire, à deux reprises en mars et avril. Il avait alors sollicité une prorogation d’un an de la convention car les propositions avancées par la Ville, selon lui, ne tenaient pas compte des spécificités de l’EMCE et des complémentarités avec le Conservatoire.
Il comptait beaucoup sur cette dernière réunion pour pouvoir enfin avancer. Les responsables de l’école ne comprennent donc pas ce qu’ils estiment être un revirement : « C’est donc à un rejet complet de l’EMCE que nous avons été confrontés, méprisant le travail réalisé depuis 20 ans, méprisant les 530 élèves qui la fréquentent, méprisant les familles qui attendaient un travail de coopération entre la mairie et l’EMCE, méprisant par cette décision unilatérale les différents partenaires, méprisant les 14 salariés qui s’engagent quotidiennement auprès de leurs élèves ». Les responsables de l’EMCE qualifient aussi cette rencontre de « hold-up ». Car ils estiment que cette décision consiste aussi à s’emparer du travail accompli par l’EMCE « afin de le confier à une nouvelle association dont on ne doute pas de sa proximité et de sa soumission à la volonté municipale ».
Le fait est qu’à l’issue de la rencontre du jeudi 16 juin, les responsables de la Ville ont continué à discuter avec certains des parents et professeurs présents.
La municipalité le confirme d’ailleurs dans son communiqué : « Lors de cette dernière rencontre, un groupe de parents et de pratiquants adultes ont décidé de relever le défi et se sont mis au travail pour mettre en place les fondements d’une nouvelle structure ». La mairie souligne qu’elle a « la volonté de poursuivre une collaboration dans le cadre d’une complémentarité entre l’enseignement du Conservatoire et une association à vocation musicale (…). Compte tenu des délais nécessaires, l’objectif poursuivi par ce groupe est d’être opérationnel le 1er octobre et d’ouvrir les inscriptions dès septembre ».
Quoi qu’il en soit, cette annonce signe l’arrêt de mort de l’EMCE, si les choses en restent là… La rentrée s’avère financièrement impossible à organiser sans le soutien de la mairie.
Ses responsables ne s’avouent cependant pas encore vaincus. Ils ont appellé hier soir, mercredi 22 juin, à un rassemblement de tous ceux qui sont attachés à l’EMCE, à l’école, « afin de réfléchir à une réponse collective de l’EMCE ».
Entre les déclarations contradictoires des uns et des autres, difficile de comprendre comment on a pu en arriver là. Ce qui semble malheureusement se dessiner, c’est que de nombreux enfants qui apprenaient à jouer d’un instrument, ne pourront plus le faire à la rentrée…
Un hold-up ?