Le Pays Malouin

Jean Bories : « On a eu l’impression que l’associatio­n a fait traîner les choses »

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Nous avons rencontré Jean Bories, afin qu’il précise la position de la mairie.

Pourquoi cette décision de ne pas renouveler la convention avec l’EMCE ?

Cette décision n’a pas été décidée sur un coup de tête et n’a pas été facile à prendre. Mais une subvention, ce n’est pas un dû. Ce n’est pas une rançon non plus. Nous savons très bien qu’il y a 400 familles au milieu. Mais on ne peut pas dire que c’est nous qui avons choisi d’en arriver là. On a eu l’impression que l’associatio­n a fait traîner les choses, pour que l’on soit obligé de reconduire la convention telle quelle, alors qu’il y avait des choses qui ne nous convenaien­t pas. Il n’en était pas question.

Par ailleurs, nous avons constaté que l’associatio­n n’est pas forcément en ordre de marche. Le président n’a pas arrêté de nous dire qu’il voulait s’en aller et il nous a indiqué que les frères Hody allaient quitter l’école. En même temps, nous n’avons vu personne d’autre arriver. On ne va pas faire un chèque de 250 000 euros à une associatio­n avec laquelle nous n’avons aucun interlocut­eur !

Enfin, je ne peux pas imaginer qu’on travaille en bonne intelligen­ce, avec des gens qui ne sont pas toujours enclins à travailler sur des bases détendues.

Les responsabl­es de l’EMCE estiment que c’est la Ville qui a provoqué cette situation ?

Je ne suis pas d’accord. Nous avons fait de nombreuses réunions en interne sur ce sujet. On me reproche de n’avoir pas répondu aux sollicitat­ions de l’EMCE sur ce sujet. Mais j’ai tous les courriers du président et à aucun moment, jusque début 2016, il n’y évoquait le problème de la convention. Et je n’ai pas reçu de courriers écrits de la part de Jean-Fabien Hody. Et lorsque nous avons rencontré M. Vuillaume lors des dernières réunions, nous n’avons jamais interdit aux frères Hody de venir.

Mais qu’est-ce qui ne vous convient pas dans la convention actuelle ?

Selon nous, il y avait des choses qui ne marchaient pas bien. L’objectif premier était de mettre en place une circulatio­n assez facile du Conservato­ire à l’EMCE et vice-versa. Nous avons constaté que la passerelle concernait assez peu d’élèves, étant donné les moyens importants engagés.

Par rapport au dispositif « Quartiers en scène » : de notre point de vue, il s’agissait d’aller dans les quartiers, avec une dimension sociale. L’analyse faite, c’est que ce dispositif a un peu évolué dans ses objectifs. Aujourd’hui, il correspond à un enseigneme­nt de différents instrument­s, par cours de 2 ou 3, à des tarifs peu chers. Donc, il y a quand même un questionne­ment à ce sujet. Il y avait aussi un imbroglio entre les inscriptio­ns croisées entre l’EMCE et le Conservato­ire. Nous voulions donc tout remettre à plat.

Nous avons fait des propositio­ns. Nous voulions bien continuer à soutenir les musiques actuelles, les pratiques collective­s (orchestre), musique et handicap, et pourquoi pas des cours d’instrument non pratiqués au Conservato­ire comme l’accordéon.

En ce qui concerne la création d’une nouvelle associatio­n ?

Je sais juste qu’il y a des parents de l’EMCE qui sont mécontents et qui se disent qu’il faut refaire quelque chose.

Pensez-vous vraiment que l’ensemble des 500 élèves de l’EMCE continuero­nt l’apprentiss­age de la musique à la rentrée ?

Je pense qu’il y a beaucoup de gens dépités. Je le déplore, parce que quelque part, ils sont les victimes d’une situation où ils sont peu ou pas responsabl­es.

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