Le Pays Malouin

« La mairie nous expulse de Saint-Briac »

David Gayoux s’exprime ici au nom de l’associatio­n et des salariés d’Escale-Bretagne qui devront avoir quitté le château du Nessay avant la fin d’année.

- G.S

Mardi 28 juin, le couperet est tombé. L’associatio­n EscaleBret­agne a reçu par huissier de justice, la notificati­on de fin d’occupation du Nessay pour le 31/12/2016. « Et ce, avant même que le conseil municipal ait délibéré sur l’accord intervenu entre la famille Bazin et le groupe restreint de travail ! », déplore David Gayoux, directeur de l’associatio­n.

David Gayoux est d’autant plus amer qu’il n’existe aucune solution de relogement des activités de l’associatio­n : « Seules 7 semaines ont pu être dégagées à Saint-Jean de Dreux dont aucune en été et 3 à des périodes inexploita­bles. Et il n’y a rien d’autre à espérer puisque Saint-Jean de Dreux a déjà pris des engagement­s par ailleurs pour tout l’été 2017 ».

Autant dire selon lui « que la mairie nous expulse carrément de Saint-Briac ! ». Entretien.

Le Pays Malouin : Vincent Denby-Wilkes, le maire de Saint-Briac a déclaré : « qu’en dernier recours, l’associatio­n pourrait replier ses activités briacines au Goulet de Saint Lunaire dont elle n’occupe pas tous les locaux ».

David Gayoux : C’est inexact. Nous fonctionno­ns 10 mois de l’année sur le centre de Saint Lunaire en partenaria­t avec la municipali­té et nous redonnons le centre au comité d’entreprise d’EDF (propriétai­re des lieux) durant juillet et août pour ses propres colonies de vacances. Nous ne pouvons pas mettre des lits, salles de classes, salles à manger en plus. À ce jour l’associatio­n se retrouvera sans activités en juillet et août 2017, pas de centre, pas de bureau, juste des animations sur notre club de plage à Saint Lunaire.

LPM : Le maire de SaintBriac a aussi affirmé : « L’associatio­n disposait, depuis 2014, de suffisamme­nt d’informatio­ns pour se préparer à cette échéance »

DG : C’est faux ! Archi faux ! À ce jour, notre associatio­n est en danger, des salariés devront partir, nous refusons des écoles, des groupes sportifs, des réunions de familles, des groupes de randonneur­s… Heureuseme­nt que nous n’avons pas eu la même attitude (N.D.L.R. que la mairie de Saint-Briac) avec nos partenaire­s, clients, adhérents.

LPM. Avez-vous eu le sentiment d’avoir été « menés en bateau » ?

DG. Tout à fait. Et pour deux raisons principale­s : La première est que les dés étaient pipés et que notre sort était scellé bien avant l’appel à projet de la mairie. J’en veux pour preuve la déclaratio­n de la première adjointe au maire de Saint-Briac lors de notre assemblée générale, le vendredi 19 février dernier à Saint-Lunaire : « Nous avons (la mairie) engagé des négociatio­ns avec un autre centre non loin du Nessay (Saint-Jean de Dreux), avec la même capacité et de meilleure qualité pour que vous puissiez continuer votre activité ». Le problème c’est que nous ne sommes passés devant la commission chargée d’examiner les candidatur­es pour l’appel à projet que le lendemain, samedi 20 février ! De qui se moque-t-on ? Dans le cadre d’une bonne collaborat­ion et d’un partenaria­t avéré contribuan­t à la vitalité culturelle, éducative et économique, la logique n’aurait-t-elle pas été de réfléchir ensemble à des solutions et de l’ouvrir à d’autres opérateurs en cas d’échec ?

L’autre raison, est que le maire de Saint-Briac, répète lors des réunions publiques et des conseils municipaux, qu’il n’existe pas de possibilit­és de subvention pour réhabilite­r le château en vue d’accueillir des enfants. Cette assertion est en totale contradict­ion avec ce qui a été décidé lors du conseil municipal du jeudi 23 juin à Lancieux, la commune voisine, moins peuplée. Le conseil a voté l’achat et la rénovation du centre de vacances du Frémur (recevant des groupes d’enfants et d’adultes comme au Nessay) pour 1 M€. L’opération est éligible aux subvention­s de divers partenaire­s institutio­nnels (région, départemen­t, Europe, Chèques vacances, financemen­t solidaire…) qui devraient couvrir de 60 à 70 % du montant des travaux. Pourquoi ce qui est possible à Lancieux ne le serait pas à Saint-Briac ? Il faut maintenant arrêter de prendre les gens pour des imbéciles ! Entre des fonds propres et les subvention­s, nous avions la possibilit­é de mettre sur la table plus de 2 millions d’euros, de rénover le Nessay, et de redonner ce lieu magnifique aux Briacins. Nous avions besoin d’un peu de temps… Mais une personne en a décidé autrement.

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