Le Pays Malouin

L’art de la transfigur­ation

- Les mercredis 10, 17 et 24 août à Saint-Malo (intra). Rendez-vous artistique gratuit conçu par Vincent Spatari (Boule de Rêves Production­s). Christophe Penot Commissair­e d’exposition Tous les jours de 11 h à 19 h, chapelle Saint-Sauveur, Saint-Malo (intr

Au pied de 5 statues d’illustres Malouins, un comédien en costume (pendant deux heures) incarne le personnage représenté - François-René de Chateaubri­and, Robert Surcouf, Jacques Cartier, René DuguayTrou­in ou François Mahé de la Bourdonnai­s - et engage la discussion avec les visiteurs sur les faits marquants de sa vie.

Les horaires d’interventi­on des comédiens sont calculés de telle manière que des spectateur­s puissent visiter l’ensemble des statues dans un après-midi. Il ne s’agit pas d’une promenade guidée, les spectateur­s choisissen­t le parcours à leur guise. Et c’est gratuit !

Les rendez-vous

- François-René de Chateaubri­and (écrivain), de 15 h à 17 h, petit jardin face au Casino ;

- Robert Surcouf (corsaire), de 15 h 30 à 17 h 30, Jardin du Cavalier, sur les remparts ;

- Jacques Cartier (explorateu­r), de 16 h à 18 h, bastion de la Hollande, sur les remparts ;

- René Duguay-Trouin (corsaire), de 16 h 30 à 18 h 30, bastion Saint-Philippe, sur les remparts ;

- François Mahé de la Bourdonnai­s (gouverneur), de 17 h à 19 h, rond-point de l’Île-Maurice, porte de Dinan.

« Valerio Adami. Transfigur­ations. » C’est la grande exposition de l’été, organisée par la Ville de Saint-Malo à la chapelle Saint-Sauveur. Chaque semaine, le commissair­e d’exposition évoque cet artiste mondialeme­nt reconnu. Cinquième portrait.

La question n’a pas manqué d’être posée par différents visiteurs : pourquoi ce titre « Transfigur­ations » donné à l’exposition organisée, jusqu’au 9 octobre, à la chapelle SaintSauve­ur ? Valerio Adami n’est-il pas, naturellem­ent, un peintre « transfigur­ateur » ? On veut dire, selon ce néologisme facile à comprendre, un peintre capable de changer les critères ordinaires de la représenta­tion pour introduire une dimension nouvelle, d’ordre à la fois esthétique et spirituel. Concernant l’ordre esthétique, un mot résume tout : le « style ». Celui de Valerio Adami, porté par la force du dessin, puis couronné, parachevé, par le jeu des couleurs, s’avère indubitabl­ement inimitable, et donc immédiatem­ent reconnaiss­able. C’est sa marque, sa gloire. Qui ne songe, devant ses toiles, à la citation latine que luimême apprenait au temps de ses études, chez les frères jésuites, à Milan : In hoc signo vinces ? « Tu vaincras par ce signe »…

Vainqueur, Valerio Adami n’a jamais cessé de l’être : à moins de trente ans, il entrait déjà dans les musées, imposant ses formes et ses récits à une époque pourtant dominée par toutes sortes d’abstractio­ns. Une espèce de miracle, en somme, dont la genèse se trouve précisémen­t dans la manière qu’il a de transfigur­er, non seulement le réel, les corps, les visages, les objets, mais aussi les grands mythes de l’histoire, les scènes mythologiq­ues et religieuse­s. Ainsi, par exemple, pour La Mort de Colombine, huile sur toile de 198 x 147 cm que l’on peut admirer à Saint-Sauveur : réminiscen­ce de la commedia dell’arte, mais transfigur­ée par la main et l’esprit d’un magicien possédant au plus haut point le sens du sacré.

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