L’art de la transfiguration
Au pied de 5 statues d’illustres Malouins, un comédien en costume (pendant deux heures) incarne le personnage représenté - François-René de Chateaubriand, Robert Surcouf, Jacques Cartier, René DuguayTrouin ou François Mahé de la Bourdonnais - et engage la discussion avec les visiteurs sur les faits marquants de sa vie.
Les horaires d’intervention des comédiens sont calculés de telle manière que des spectateurs puissent visiter l’ensemble des statues dans un après-midi. Il ne s’agit pas d’une promenade guidée, les spectateurs choisissent le parcours à leur guise. Et c’est gratuit !
Les rendez-vous
- François-René de Chateaubriand (écrivain), de 15 h à 17 h, petit jardin face au Casino ;
- Robert Surcouf (corsaire), de 15 h 30 à 17 h 30, Jardin du Cavalier, sur les remparts ;
- Jacques Cartier (explorateur), de 16 h à 18 h, bastion de la Hollande, sur les remparts ;
- René Duguay-Trouin (corsaire), de 16 h 30 à 18 h 30, bastion Saint-Philippe, sur les remparts ;
- François Mahé de la Bourdonnais (gouverneur), de 17 h à 19 h, rond-point de l’Île-Maurice, porte de Dinan.
« Valerio Adami. Transfigurations. » C’est la grande exposition de l’été, organisée par la Ville de Saint-Malo à la chapelle Saint-Sauveur. Chaque semaine, le commissaire d’exposition évoque cet artiste mondialement reconnu. Cinquième portrait.
La question n’a pas manqué d’être posée par différents visiteurs : pourquoi ce titre « Transfigurations » donné à l’exposition organisée, jusqu’au 9 octobre, à la chapelle SaintSauveur ? Valerio Adami n’est-il pas, naturellement, un peintre « transfigurateur » ? On veut dire, selon ce néologisme facile à comprendre, un peintre capable de changer les critères ordinaires de la représentation pour introduire une dimension nouvelle, d’ordre à la fois esthétique et spirituel. Concernant l’ordre esthétique, un mot résume tout : le « style ». Celui de Valerio Adami, porté par la force du dessin, puis couronné, parachevé, par le jeu des couleurs, s’avère indubitablement inimitable, et donc immédiatement reconnaissable. C’est sa marque, sa gloire. Qui ne songe, devant ses toiles, à la citation latine que luimême apprenait au temps de ses études, chez les frères jésuites, à Milan : In hoc signo vinces ? « Tu vaincras par ce signe »…
Vainqueur, Valerio Adami n’a jamais cessé de l’être : à moins de trente ans, il entrait déjà dans les musées, imposant ses formes et ses récits à une époque pourtant dominée par toutes sortes d’abstractions. Une espèce de miracle, en somme, dont la genèse se trouve précisément dans la manière qu’il a de transfigurer, non seulement le réel, les corps, les visages, les objets, mais aussi les grands mythes de l’histoire, les scènes mythologiques et religieuses. Ainsi, par exemple, pour La Mort de Colombine, huile sur toile de 198 x 147 cm que l’on peut admirer à Saint-Sauveur : réminiscence de la commedia dell’arte, mais transfigurée par la main et l’esprit d’un magicien possédant au plus haut point le sens du sacré.