Le Pays Malouin

La tentative tombe à l’eau mais ce n’est que partie remise

- Nicolas EVANNO

Vendredi dernier, le 5 août, toute l’équipe du projet Poisson Pilote était aux côtés d’Antoine Delafargue et Michael de Lagarde pour assister au grand départ de leur pari fou : traverser la Manche entre Plymouth et Saint-Malo, à bord d’un sousmarin de poche, à propulsion humaine.

Les vidéos en direct sur leur page facebook montraient à quel point l’émotion était forte au moment où les deux amis se sont enfoncés dans les flots après être sortis de la marina du port anglais. Les cris de joie de leur équipe montraient à quel point cet instant était l’aboutissem­ent d’un projet mûri depuis huit ans !

Un dégagement d’hydrogène pas prévu

Hélas, la tentative a tourné court. Au bout de quelques heures de plongée, les deux aventurier­s des abysses ont dû remonter à la surface prématurém­ent.

En cause, des soucis de matériel et, surtout, leurs capteurs leur indiquaien­t un taux de monoxyde de carbone anormaleme­nt élevé. Ce gaz étant mortel à partir d’une certaine dose, Antoine Delafargue et Michael de Lagarde ont donc dû se résoudre à faire surface et, donc, à renoncer à leur tentative. Mais ce n’est que partie remise…

Une fois à terre, les deux hommes et leur équipe ont tout d’abord voulu comprendre d’où venait le problème. Car, en principe, un système de filtrage et recyclage de l’air devait éviter ce genre de mésaventur­e à bord du submersibl­e.

Première surprise, ils ont d’abord découvert que le gaz détecté n’était pas du monoxyde de carbone mais de l’hydrogène. Celui-ci étant émis par les batteries du sous-marin. Avec l’aide des conseils de sous-mariniers, ils ont résolu le problème en empaquetan­t les batteries dans des bâches et en les reliant à des catalyseur­s afin de transforme­r l’hydrogène en eau.

Nos deux poissons pilotes sont rapidement repartis en mer faire des tests. Concluants cette fois. Cependant, la traversée de la Manche n’était plus possible, car le créneau favorable des marées s’était refermé.

« Ce n’est que partie remise. Ce qui est bien, c’est que nos derniers tests [plusieurs heures par 40 - 50 mètres de fond] ont permis de vérifier que notre engin est bien navigable, ce qui était l’un des objectifs du projet, a expliqué Michael de Lagarde dans une video. Pour la traversée, nous devons renoncer. Mais ce n’est pas grave, nous la retenteron­s l’année prochaine ».

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