L’imagination, la quatrième dimension…
« Valerio Adami. Transfigurations. » C’est la grande exposition de l’été, organisée par la Ville de Saint-Malo à la chapelle Saint-Sauveur. Chaque semaine, le commissaire d’exposition évoque cet artiste mondialement reconnu. Septième portrait.
Valerio Adami est le peintre de la mémoire. Un peintre « éblouissant », témoignent à haute voix, ou dans le Livre d’or, les visiteurs de l’exposition « Transfigurations » qui lui est consacrée. Mais également un peintre « énigmatique » dont chacun s’efforce de percer les mystères.
Histoires antiques
Pourquoi ces traits ? Pourquoi ces couleurs ? Pourquoi ces visages doubles ou triples que sa main affuble de masques ? Questions souvent entendues, aussi bien devant Lohengrin, fascinante toile réalisée en 2009, que devant Philoctète mordu par un serpent, tableau terminé au début de cette année. On pourrait en outre évoquer une autre oeuvre récente, Charon, dont le protagoniste ne manque pas d’intriguer… À moins de rappeler que Philoctète et Charon sont deux personnages de la mythologie grecque. Le premier était compagnon du fameux Héraclès ; le second, fils d’Érèbe, incarnait le nocher conduisant aux Enfers. Histoires antiques, donc, que Valerio Adami recompose à sa manière, en maître que les cultes passés ont toujours passionné.
Lohengrin, par exemple… N’a-t-il pas été l’un des héros du légendaire arthurien ? Et le héros de l’opéra éponyme de Richard Wagner ? Deux sources, l’une littéraire, l’autre musicale, que l’artiste introduit et entremêle sur la toile, laissant ensuite le spectateur proposer sa propre lecture. De cette façon atteignons-nous à ce que Valerio Adami nomme la « quatrième dimension » de la peinture. Une dimension essentielle, sinon la seule important à ses yeux. « Elle est la dimension de l’imagination dans laquelle chacun de nous peut trouver des réponses », explique-t-il.