Le Pays Malouin

Des riverains opposés au projet

- N.E.

Une vue imprenable sur le havre

L’idée est portée par la SCI du Havre, propriétai­re de la dite villa, qui semble à l’abandon depuis quelques années. Elle est aussi difficile à repérer car cachée par les branches des arbres et les plantes d’un jardin dont on ne s’est manifestem­ent pas occupé depuis longtemps. Elle bénéficie en tout cas d’un point de vue formidable puisqu’elle donne directemen­t sur la plage du Lupin.

Un hôtel spa de 9 chambres

Le projet prévoyait donc sa transforma­tion en un hôtel - spa de neuf chambres. 174 m2 d’annexes et l’un des deux auvents vitrés de l’édifice devaient être démolis. Un second bâtiment devait par contre être créé, relié à la villa par une structure de cuivre et de verre, soit une extension de 571 m2.

Un premier permis de construire avait été délivré par la Ville de Saint-Malo en 2010. Sauf que le projet ne plaît pas à tout le monde, notamment à certains riverains qui ont exercé divers recours en justice.

Après avoir été déboutés en novembre 2014 par le tribunal administra­tif de Rennes, la dernière décision judiciaire semble toutefois leur donner raison. Le 22 août dernier, la cour administra­tive d’appel de Nantes a en effet annulé les permis de construire successifs qui avaient été octroyés depuis 2010.

Les magistrats ont fait observer que « la villa est située à l’intérieur de la bande littorale des cent mètres » et que le terrain « est éloigné du secteur aggloméré de Rothéneuf ». Autrement dit, nous sommes dans un site sensible où il ne faut pas faire n’importe quoi… Or, le projet a semblé peut-être un peu trop massif à la cour administra­tive d’appel : « Le bâtiment présentera un linéaire de façade de 44 mètres en front de mer, là où celui de l’ancienne villa se limitait à 15 mètres. […] Le bâtiment de liaison va modifier la perspectiv­e du secteur ».

Après cette dernière décision de justice - qui ordonne aussi à la mairie et à la SCI du Havre de verser 1 000 euros chacune aux requérants pour leurs frais de justice - ce projet a clairement du plomb dans l’aile.

Cependant, l’histoire ne s’arrête peut-être pas là, puisqu’il est encore possible de saisir le conseil d’Etat.

Une possibilit­é qu’étudie actuelleme­nt la mairie, comme nous l’a confirmé Patrick Charpy, adjoint au développem­ent économique : « Les services de la Ville vont travailler sur le jugement, pour voir s’il est pertinent de saisir ou non le conseil d’Etat. Des arguments ont été avancés en défaveur du projet. Mais il y a plusieurs interpréta­tions possibles, c’est cela qu’il faut revoir avec nos avocats et les services. Nous devons aussi être vigilants à ce que de tels cas de figure ne puissent pas être utilisés en jurisprude­nce pour d’autres projets ».

L’élu précise que ce projet avait été lancé sous la précédente mandature. Ceci dit, il considère qu’il « tient la route ». Mais verra-t-il le jour ? Cela semble mal parti…

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