Le père du compacteur enterré, c’est lui !
Il s’appelle Vincent Campion. Installé à Atalante Saint-Malo depuis décembre 2015 avec son entreprise V3C Environnement, il a lancé des idées en or dans le domaine de la plaisance, et de la déchetterie. Il est à l’origine de concepts uniques au monde, en plein développement, dont le compacteur enterré. Il devrait embaucher huit personnes d’ici la fin de l’année, et construire plus grand dans la zone d’Atalante dès l’année prochaine. Gros plan.
Il s’appelle Vincent Campion, et il a 41 ans. Originaire de Granville, il est dans le pays de Saint-Malo depuis 2006. Après avoir été « le plus jeune » dirigeant d’un port de plaisance, le petit port de Pornic et ses 35 pêcheurs. Alors le terrain, il connaît.
Il a créé les doris en polyester
C’est sans doute ça, plus une bonne dose de bon sens, d’ingéniosité et d’envie, qui l’ont poussé à se lancer dans une aventure d’entrepreneur pionnier : en 2004, il crée V3C nautique, spécialisée dans la conception et la construction de bateaux, les doris plus particulièrement.
Les doris en polyester, c’est lui. Il vend ses bateaux à une clientèle haut de gamme sensible à ce petit morceau de l’histoire de Terre-neuve reconstitué. Commence à lancer des produits dérivés autour de la marque ’Doris’. Mais la crise dans l’aéronautique arrive, et en 2009, il décide de prendre les devants et de liquider.
Son entreprise existe toujours, il en a gardé 50 %, l’autre partie étant entre les mains du chantier Grand Largue, à Saint-Briac.
C’est à Dinan qu’il s’installe pour lancer V3C Environnement, avec pour objectif de se lancer dans la mise aux normes des ports de plaisance et des collectivités par rapport aux produits dangereux. En tant qu’ex-directeur de port, il en connaît un rayon. Alors il a créé le bac à récupérer l’huile qui manquait à tous : un bac bien spécifique, avec des parties intégrées permettant l’écoulement. Très vite, le premier commandé (Oléron) fait tache d’huile, et son carnet de commande se remplit rapidement. C’est à Plénée-Jugon (22), dans l’entreprise T2M qu’il les fait fabriquer. Les clients affluent, des ports, mais aussi des déchetteries.
Aucun concurrent
Il ne s’arrête pas là. Accueilli par Saint-Malo agglomération sur sa zone d’Atalante en décembre dernier, il a développé avec un associé portugais un concept dont le prototype a été fait pour la ville de Saint-Malo, aux Bas-Sablons : le compacteur enterré. Sachant que son ’bébé’ est plus simple que le produit portugais, et que l’ensemble, chargé, a la taille pour passer sous les ponts. Le fruit de deux ans de travail sur le projet. Ça s’appelle Wasterbox. Le système est plus qu’ingénieux : la partie visible se ramasse en même temps que le bac, enterré. Et comme l’équipement envoie des messages lorsqu’il est plein, pas besoin de se déplacer pour le vider lorsqu’il ne l’est pas. Et il n’a aucun concurrent pour ce produit.
Là encore, depuis Saint-Malo, et son prototype, les clients potentiels commencent à se multiplier. Et c’est tout naturellement que Saint-Malo, et son compacteur, sont devenus une vitrine pour ceux qui sont très intéressés. « Nous avons reçu plusieurs investisseurs des pays arabes, de La Mecque en particulier. Avec un budget colossal. Ils sont venus spécialement pour voir le compacteur, ils ont dormi dans de grands hôtels, dîné dans de grands restaurants… La ville de Rennes est elle aussi très intéressée ; elle nous demande des Wasterbox plus petits, d’une contenance de six tonnes, aussi nous allons décliner notre concept en plusieurs formats » .
Levée de fonds en septembre
D’où une levée de fonds dès septembre, le recrutement de 8 personnes d’ici la fin de l’année, et un agrandissement à prévoir : il va déménager juste à côté, toujours dans la zone Atalante, et faire construire un bâtiment, pour y héberger ses camions spécialisés.
Pour son Wasterbox, il a raflé en juin dernier un trophée ’Crisalide’ qui récompense les écoprojets innovant du grand ouest.
Ce n’est pas tout : début 2017, il lance une autre activité complémentaire : un service de nettoyage spécifique aux colonnes à déchets de points d’apport volontaires. A partir de camions équipés, et c’est la nouveauté, d’un système de compactage de déchets et tout à la fois d’un système de lavage. Un ’deux en un’ qui évitera des voyages pour enlever les déchets au moment où on a décidé de nettoyer la colonne à déchets, là encore novateur : les banques lui font les yeux doux…
« Je suis d’un tempérament à bouger » , vous affirme cet homme d’une allure tranquille et posée. On le croit. Une aventure à suivre, en tout cas, sur le pays de Saint-Malo…