Commandant Charcot, ce patriote
Cet été, en collaboration avec l’association
, Le Pays Malouin publie chaque semaine une tranche de la vie de l’explorateur et scientifique Jean-Baptiste Charcot, en hommage au 80e anniversaire du naufrage du
, survenu le 16 septembre 1936.
Charcot était un grand patriote. C’était la clef de voûte de son action ; pas d’ambition politique, il laissait à d’autres le soin de confondre servir son pays et se servir du pays ; à l’étranger, il s’est toujours considéré à juste titre comme en mission diplomatique.
« Ô, jeunes gens ! »
Le Commandant Charcot souhaite transmettre sa ferveur, comme dans cette ode aux « Jeunes Gens » qu’il exhorte à se raccrocher aux deux mots d’honneur et de patrie : « Ô Jeunes Gens ! Rattachez- vous, raccrochez- vous à ces deux mots : honneur, et patrie. Je vous assure que toutes les petites noirceurs de l’existence, que tous les moments de découragement, tous les moments d’ennui disparaissent lorsqu’on a devant soi ces deux mots qui brillent, qu’on veut les suivre et les honorer. Alors on vieillit tranquille, avec sa conscience nette, parce qu’on a fait oeuvre utile, non seulement pour son Pays, mais pour le monde entier. Car, ne l’oubliez pas, la France a toujours été en avant. Nous sommes dans un pays, où il y a des qualités magnifiques. Ces qualités sont bien simples : la famille, le bon sens et le bon goût. Ces qualités-là, ne les perdons pas. Conservonsles ! Gardons- les jusqu’au bout ! » .
Charcot aimait ses amis, son entourage, ses marins; il aimait aussi le peuple d’un amour sincère. « Nul plus que moi » , disait-il, « dont les origines sont prolétaires et je m’en vante » , dit-il dans un banquet très élégant, « n’a d’amour pour ce peuple qui donne souvent de très grands exemples aux classes dites supérieures. Il faut tout de même qu’il soit dirigé » .
Charcot n’aimait pas le monde, les réceptions, les diners, les cocktails, il les fuyait sauf quand ces réunions étaient utiles au prestige national, mais par contre il ne pouvait admettre le manque de sociabilité qui est fait d’orgueil et d’égoïsme.
Une plaque ’ honneur et patrie’ (notre photo) trônait en bonne place sur le Pourquoi Pas ? contre le kiosque de la timonerie. Fixée en août 1908 avant le départ du Pourquoi Pas ?, elle supportera la mer pendant 28 ans jusqu’au naufrage. C’est devant elle que le Commandant Charcot organisait les remises de décorations et les réceptions des autorités et des visiteurs de marque.
Posée à Saint-Malo, puis à Paris, devant le cénotaphe des naufragés du Pourquoi Pas ?, elle sera offerte, conformément aux voeux du Commandant Charcot, par Meg Charcot au Musée de la Marine. Cette relique symbolique perpétue, non loin des épaves de La Boussole et de L’Astrolabe de La Pérouse, le souvenir des hardis marins, savants et découvreurs de mondes du Pourquoi Pas ? du Commandant Charcot.
A voir. Exposition « Charcot et le « Pourquoi Pas ? » en arctique, 1912-1936 », du 3 au 25 septembre à la Tour Bidouane (sur 3 niveaux), à SaintMalo Intra-Muros de 10h à 12h et de 14h à 18h tous les jours. Entrée gratuite.
Conférences. Vendredi 16 septembre : « Charcot et le Pourquoi-Pas ? Un homme, un destin » par Marc Bonnel, président de l’Association Histoire et patrimoine du pays de Dinard, Rance Emeraude. A Dinard, salle du Balnéum, Palais des Arts à 15h. Samedi 17 septembre : L’héritage patrimonial de l’oeuvre de Charcot par le Pr Jean-Dominique Wahiche (Cresco, Dinard). Dimanche 18 septembre : l’héritage scientifique de Charcot, la station marine de Dinard du Muséum d’Histoire Naturelle. 130 années d’inventaires et de recherche sur la biodiversité des milieux marins, en lien avec l’Ifremer et l’Ecole Pratique des Hautes Etudes par Eric Feunten (CRESCO-Dinard).