Que veut en faire la mairie ?
Pourquoi ne pas avoir réhabilité ce quartier plus tôt ?
Il aura fallu attendre six longues années pour voir enfin émerger un projet officiel pour Lorette. Selon Claude Renoult, « les discussions ont été longues, parfois très difficiles » entre la Sovafim et la mairie de Saint-Malo. Les négociations sur le prix de vente étaient même dans l’impasse, il y a quelques années. L’arrivée de Claude Renoult à la mairie de Saint-Malo, conjuguée à une volonté du Président François Hollande d’accélérer la vente des biens de l’État, a débloqué la situation, selon Thierry Repentin, délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat, spécialement dépêché à Saint- Malo mardi 13 septembre pour annoncer la bonne nouvelle aux côtés du maire de la cité corsaire. La Sovafim qui avait acheté l’ensemble 5,4 millions d’euros au ministère de la Défense a finalement accepté de le revendre 3 millions d’euros. Un « bon prix » jubile Claude Renoult. « On accepte de perdre de l’argent et de vendre sous la valeur du marché pour permettre la réalisation de logements » , justifie Olivier Debains, Pdg de la Sovafim.
Pourquoi est-ce une opération d’envergure ?
« Une opération portant sur 500 logements, je peux vous assurer qu’on n’en voit pas tous les jours en France » , poursuit Olivier Debains. « Surtout dans une ville de la taille de Saint-Malo » , complète l’ancien ministre Thierry Repentin. La réhabilitation de Lorette était très attendue. « C’est une opportunité énorme pour la ville de reconquérir un site abandonné, bien situé, afin d’accueillir en priorité des familles et des jeunes actifs » , explique Claude Renoult. L’aménagement de Lorette « va jouer un rôle pour les 30 à 50 années à venir » en matière d’habitat, poursuit le maire qui n’a pas caché son émotion à l’idée de conclure ce dossier : « Un grand moment dans une vie d’élu » , jure-t-il.
C’est toute la question qui se pose maintenant. Depuis 2015, l’agence d’urbanisme Devillers travaille sur la reconversion de Lorette. Objectif : « Créer 450 à 500 logements qui prendront place au sein d’un écoquartier » , explique le maire. Un modèle, même, d’écoquartier : « Un quartier plus dense, plus vert, à faible empreinte écologique. Un projet emblématique de Saint-Malo, et pourquoi pas à l’échelle régionale » . Lorette pourrait même devenir « un terrain d’expérimentation pour de nouvelles constructions, de nouveaux matériaux » .
Quel type de logements ?
On devrait y trouver des maisons individuelles et des semi-collectifs d’un genre « nouveau » . « Une partie des bâtiments existants sera conservée pour préserver le cachet patrimonial de ce quartier » , précise encore Claude Renoult, tout en laissant la porte ouverte « à d’autres possibilités » . « Beaucoup de choses restant à définir » . D’anciens entrepôts pourraient être transformés en équipements collectifs. Des commerces pourraient également s’installer dans (ou autour de) cette ancienne caserne.
Pour qui ?
Claude Renoult le martèle sans cesse : il veut faire revenir des familles et de jeunes actifs à SaintMalo. Le futur quartier de Lorette s’adressera « en priorité » à eux. Reste à savoir comment la Ville s’y prendra pour convaincre tout ce petit monde de poser ses valises ici. Un sujet qui n’inquiète pas le maire outre mesure : « Tous les programmes immobiliers menés en ce moment à SaintMalo se vendent. Je n’ai aucune inquiétude là-dessus » . D’autant que Lorette pourrait profiter de sa proximité avec une zone de rénovation urbaine (Anru), et ainsi faire profiter d’une TVA à 5,5 % à ses futurs accédants. Ce qui permettrait de rendre nettement plus abordable l’acquisition d’un logement dans ce futur quartier où se mêleront marché privé libre, accession intermédiaire (à prix attractifs), accession sociale aidée et location.
À quelle date ?
Claude Renoult veut aller vite. Très vite. Études en 2016-2017. Début des travaux en 2018. Pour « une arrivée progressive des habitants entre 2019 et 2024 » . La barre est (trop ?) haute. D’autant que de gros travaux d’ensemble seront également nécessaires : assainissement, voirie, réseau électrique… Tout est à refaire à Lorette.