Les règles vont changer dans le Pays de Saint-Malo
Le Pays de Saint-Malo regroupe 74 communes et 166 000 habitants, répartis sur la communauté de Saint-Malo Agglomération et les quatre communautés de communes de Bretagne Romantique, Côte d’Emeraude, Dol-deBretagne et Baie du Mont Saint-Michel. Il est en passe de définir un document particulièrement important pour son avenir, d’ici 2030, notamment en matière d’habitat. Plusieurs réunions publiques ont eu et vont avoir lieu pour le présenter à la population. Explications.
Le Scot, ou Schéma de cohérence territoriale, doit être révisé. Ce document d’urbanisme ne se contentera plus de préconiser des conseils pour l’aménagement du territoire. Cette fois, il fixera de grandes orientations et des objectifs précis pour l’horizon 2030, qui devront être respectées par toutes les communes, notamment en matière d’habitat (1), à travers leur PLU (Plan local d’urbanisme). Concrètement, la manière d’appréhender le développement urbain et rural va être bouleversée. « Quand le Scot sera adopté, si le PLU d’une commune n’est pas conforme aux objectifs du Scot, un tiers pourra faire un recours. Et la commune perdra… » , prévient Claude Renoult, le maire de Saint-Malo.
Evidemment, toutes les communes ont dû mettre de l’eau dans leur vin. Durant deux ans, 114 réunions ont été nécessaires entre les différents élus du pays pour parvenir à un document, sur lequel tout le monde s’accorde. « Toutes les communes n’ont pas les mêmes attentes. Cela a été de la haute couture territoriale » , confie Pierre-Yves Mahieu, le maire de Cancale.
Terres agricoles : en consommer 80 ha/an, contre 300 aujourd’hui
Les responsables du Pays de Saint-Malo estiment que la population du territoire atteindra les 200 000 habitants en 2030. L’un des défis fixés est de limiter la consommation des terres agricoles et naturelles, en respectant des objectifs chiffrés.
Ces dernières années, pour assurer son développement, le territoire consommait 300 ha/ an. Le but est de limiter cette consommation foncière à 80 ha/ an !
En terme d’habitat, et étant donné l’augmentation de la population attendue, les communes vont donc devoir revoir leur façon de construire des logements.
Reconstruire la ville sur elle-même plutôt que s’étaler
« Cela passe d’abord par plus de renouvellement urbain : il faut reconstruire la ville sur elle-même » , explique Denis Rapinel, président de la communauté de communes de Dol. C’est-à-dire en bâtissant sur des friches industrielles par exemple ou en démolissant de vieux bâtiments, pour les remplacer par du neuf. « Le problème, c’est que c’est souvent cher et plus compliqué ». Jusqu’ici, beaucoup de communes favorisaient donc le développement de nouveaux lotissements sur des terres vierges de toutes constructions, parfois assez éloignées du coeur de ville.
Les communes auront des objectifs minimums à atteindre, variant selon leur taille. Pour les plus grandes comme SaintMalo et Dinard, le renouvellement urbain sera fixé à 50 % des nouveaux bâtiments. Dans des communes plus petites, à 5 % et jusqu’à 15 % pour les villes identifiées comme pôle.
« Ça se traduira aussi par une densification des logements. Dans les communes où nous sommes à 10 logements par hectare, on passera à 15. Pour celles à 20-30, on passera à 40 etc. »
Le planning Le Pays de Saint- Malo organise encore deux réunions publiques, afin de dévoiler et d’expliquer à la population les enjeux du futur Scot. Le 19 octobre, à l’espace Le Grand Clos, à Saint-Domineuc, à partir de 18 h. Le 20 octobre, à la salle polyvalente de Roz-Landrieux, à partir de 18 h.
Après ces réunions, les différents documents constituant le Scot seront finalisés d’ici la fin de l’année. Ensuite, il sera soumis à enquête publique, début 2017. Si tout se passe bien, il devrait être adopté en septembre 2017.
(1) Le Scot va fixer aussi des objectifs en matière d’équilibre de déplacement, de commerce (emplacement des zones commerciales), mais aussi au niveau de la préservation du littoral et de la prévention des risques.