« Une époque révolue »
« Il faut réinventer la foire la Saint-Luc » , considère Eric Leroy, un commerçant dolois bien obligé de constater encore une fois l’absence en nombre de marchands forains dans la Grande rue, tant le samedi que le dimanche. Pas de quoi, dans ces conditions, donner beaucoup d’animation à la ville, hormis sur le foirail où les attractions foraines ont attiré encore une fois un nombreux public, notamment des jeunes en quête de sensations fortes sur des manèges leur ayant permis de s’envoyer l’air. Ceux-là, par contre, n’ont guère fréquenté la Grande rue, à l’inverse des chalands cherchant à s’habiller pour l’hiver, tous ayant eu le choix ici. « Un peu trop, peut-être » , selon Eric Leroy qui, il est vrai, vend lui-même des vêtements sous l’enseigne « C Hommes » dans le centre-ville. D’où une concurrence qu’il ne condamne pas, mais qu’il aimerait plus qualitative, en général.
« C’est valable pour la totalité de la foire » , ajoute-t-il en constatant que, sur le plan commercial, « les deux weekends de la Saint-Luc relèvent d’une époque révolue, qui ne connaissait ni la grande distribution ni la vente sur Internet ». Il suffisait alors d’aligner des étals de tout et de n’importe quoi pour que l’on s’y jette. C’est fini aujourd’hui comme le prouve la moindre présence des vendeurs et des acheteurs aux Saint-Luc.
« Malgré tout, tradition oblige, on y vient toujours un peu » , suffisamment pour encourager la municipalité en charge d’organiser les deux week-ends successifs de la foire, mission qu’elle remplit parfaitement, mais toute seule au grand regret d’Eric Leroy : « Avec le renfort de l’Union commerciale et du comité des fêtes, la Saint-Luc pourrait prendre un nouvel élan, un second souffle, être plus attractive… Par exemple, des animations musicales pourraient se dérouler dans le centre- ville, histoire d’agrémenter une foire plus diversifiée et plus qualitative en matière commerciale ».
« Ce regroupement doit tenir compte de l’intérêt des citoyens » , considère Elise Boulmer, présidente de l’ADUCPF, en évoquant la collecte des ordures ménagères que la nouvelle communauté devra organiser ensemble à partir du 1er janvier. Bien sûr, ce service est payant pour les usagers qui, côté Pleine-Fougères, sont soumis à une redevance, tandis que leurs homologues du Pays de Dol le sont à une taxe.
Différence : La redevance s’appuie sur le nombre de personnes au foyer et la taxe sur la valeur foncière des habitations. Résultat : Le coût n’est pas le même. « Par exemple, en 2015, un couple de PleineFougères a payé 175 euros, alors que, pour le même type de maison, un couple de Dol a payé 285 euros, somme d’ailleurs englobée dans la taxe foncière, ce qui rend le paiement invisible ». À ce titre, l’ADUC-PF réclame le maintien de la redevance, objet de la pétition qu’elle ouvre non seulement aux habitants de son territoire, mais aussi à leurs homologues du Pays de Dol.