BAGUER-MORVAN
Pourquoi s’arrêter en chemin ?
Ma décision a été longuement mûrie. Je ne l’ai pas prise de gaîté de coeur mais je ne suis plus motivé pour assumer ma tâche avec le même allant qu’auparavant. Le Préfet a été prévenu en premier. J’attendais son accusé de réception pour en informer moi-même mon équipe municipale et la population. Les services de l’État m’ont doublé et ont ébruité l’information, sans m’en aviser, ce qui montre bien la désinvolture de l’Administration envers les petits élus que nous sommes…
Comment l’avenir ? voyez-vous
C’est la disparition programmée des communes qui pointe à l’horizon, au profit des intercommunalités, et des métropoles. Elles vont aspirer tous les pouvoirs, ce qui éloignera d’autant les élus de proximité de leurs concitoyens. Même s’ils conservent encore un certain potentiel, on leur enlève peu à peu leurs prérogatives pour ne leur laisser que des miettes et les tracas. Bientôt, ils en seront réduits à s’occuper des crottes de chiens ou des feuilles mortes… Quels pouvoirs avons-nous ? À la longue, on en a ras le bol. On nous dit que les intercommunalités n’engagent pas un sou alors que les coûts n’évoluent pas dans nos communes ou au Conseil départemental, appelé
J’ai pris beaucoup de plaisir à travailler avec le personnel communal et mon équipe qui m’a accordé sa confiance. J’en ai retiré énormément de satisfactions et je peux m’en aller heureux parce que j’y ai passé de bons moments. Au regard de la situation qui se détériore, non pas à l’échelon local mais au-dessus, c’est une mort lente programmée pour les communes qui se profile. Les maires ont de plus en plus de responsabilités mais plus guère de leviers pour agir.
Comment les habitants du Vivier ont-ils pris l’annonce de votre départ ?
Il n’est en rien dirigé contre eux. Je pars sans amertume, avec le sentiment du devoir accompli mais un goût d’inachevé…
Je reste optimiste. Il y a eu des maires avant moi. Il y en aura après. Ce n’est pourtant pas la panacée. Avec les risques que nous encourons au niveau pénal, est-ce que le jeu en vaut encore la chandelle ? Je n’étais là ni pour la gloire ni pour les indemnités mais pour l’intérêt commun. Avec les services de l’État, je ne pense pas avoir eu de mauvaises relations. C’est le système qui est en cause. On a le sentiment de ne pas pouvoir avancer car on a trop de contraintes. Quand on n’a plus la foi, on effectue mal la tâche qui nous est confiée. Si c’est pour s’occuper du train- train quotidien parce qu’on n’a plus de projets, alors il vaut mieux s’arrêter… Je souhaite à l’équipe qui va se mettre en place plein de bonnes choses. Pour moi, j’ai un métier prenant et une grande famille. Je me suis toujours intéressé à la politique, sans esprit partisan et je n’aime pas l’injustice. Je ne vais pas manquer de continuer à m’intéresser aux affaires locales, départementales ou nationales.
Un homme politique vous a-t-il particulièrement marqué ?
Pour autant que je puisse en dire, je citerai d’abord le député de la circonscription, Gilles Lurton, parmi ceux qui ont la passion chevillée au corps, ne ménagent pas leur peine et sont compétents. Il en existe très peu de ce genre et j’ai eu souvent l’occasion de l’apprécier. S’il en était de même pour toute la classe politique, la France n’en serait peut-être pas où elle en est rendue. L’anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918 a donné lieu à un dépôt de gerbe au monument aux Morts de la part du maire d’Epiniac Sylvie Ramé-Prunaux et de Michel Masson, le président de l’association des Anciens Combattants, tous deux accompagnés ici par l’une de leurs jeunes concitoyennes, membre d’une nouvelle génération qui devra à son tour perpétuer le devoir de mémoire à l’égard des Morts pour la France.
Randonnées pédestres. Lundi 21 novembre, 14 h, au terrain des sports, parking du terrain des sports, circuit des Forges. Mercredi 23 novembre, 13 h 45, sur le terrain des sports : balade à Lanhélin, parking du jardin du granit.
Le Lièvre et la Tortue.