Les oies rieuses ont disparu
Près de 13 000 hectares. C’est la superficie du grand marais de Dol, qui s’étendait sur notre territoire, disons jusque dans les années 70. Un marais allant de Saint-Broladre à Châteauneuf, incluant celui qu’on appelle aujourd’hui le marais de Châteauneuf. Un marais de deux types, noir, et blanc : noir, parce que sur tourbe, et blanc, pour l’autre partie, de sable de dépôt marin (tangue). Cela, c’est Yves Desmidt, directeur de la fédération des chasseurs d’Illeet-Vilaine, qui nous l’explique, sur les recommandations du Conservatoire du Littoral : celui qui le connaît le mieux, c’est lui.
Amputé de ses deux tiers
Depuis les années 80, le marais est devenu peau de chagrin. 2/3 en ont été amputés, d’après le directeur de la fédération des chasseurs. « Les zones humides régressent sur notre territoire national, malgré les plans de sauvegarde en tous genres, dans la recherche de terres agricoles et de l’urbanisation », commente t-il, et comme l’atteste une étude relayée par le journal Libération le 28 septembre dernier. Aux alentours de Dol, l’agriculture s’est développée, et il a fallu faire passer une quatre-voies. « C’était un marais merveilleux, très riche, dont il ne reste que 50 hectares », déplore le directeur de la fédération.
Il faut bel et bien faire le constat en l’état, d’une disparition : « Il accueillait une population d’oiseaux migrateurs très riche, et unique en Bretagne. Cette population, du coup, a disparu chez nous : on avait la dernière population d’oies rieuses qui ne s’arrêtent plus chez nous, leur habitat ayant disparu », se désole t-il. Les oies rieuses arrivaient à la fin de l’automne, et repartaient entre janvier et mars, pour « leur zone de nidification qui se trouve plus au nord de l’Europe ; c’est un patrimoine qu’on ne peut plus transmettre », confie encore Yves Desmidt.
Du coup, et là encore c’est méconnu, la fédération des chasseurs s’est portée acquéreur d’une partie de cette zone. Aujourd’hui, elle est propriétaire d’environ 350 hectares, dans le but de « réhabiliter une zone humide fonctionnelle, tant en terme de faune, que de flore,