Allô Houston ? Ici Saint-Malo !
Jeudi 8 décembre, 20 élèves du collège Charcot ont pu communiquer en direct avec l’astronaute Thomas Pesquet, actuellement à bord de la Station Spaciale Internationale. Récit.
« C’est quand même la première fois que je me fais interrompre par Houston ! » Ce petit clin d’oeil est signé Yves Le Frene. Le professeur de physique-chimie, qui encadre l’atelier scientifique du collège Charcot avec sa collègue Françoise Martin, s’est en effet fait « couper le sifflet » par une opératrice de la Nasa jeudi dernier. Excusez du peu !
Evidemment, tout le monde l’a pris avec le sourire. C’était attendu, comme l’avait indiqué quelques minutes plus tôt Philippe Capitaine : « Dans quelques minutes, une opératrice de Houston va nous contacter pour faire des essais. Nous l’entendrons tous dans la salle ».
Avec ses amis de l’Arace (1), il a supervisé cette journée historique pour le collège Charcot : une liaison en direct avec l’espace. Précisément avec l’astronaute français Thomas Pesquet, qui fait partie de l’équipage de la Station Spatiale Internationale. 20 élèves de l’atelier scientifique avaient ainsi préparé des questions pour dialoguer avec lui.
Aucune approximation
La liaison était prévue vers 16 h 30. Mais les radios amateurs étaient déjà en place depuis plusieurs heures. Car ce genre d’expérience ne souffre aucune approximation. Deux heures avant la liaison, la salle de sport de sport du collège était remplie et tout le monde déjà concentré.
Sur un grand panneau blanc, une grande carte satellite était projetée, où l’on voyait en direct la progression de la station spatiale. La communication était prévue lors du survol de l’Europe, avec le concours de radios amateurs italiens.
Pour faire patienter le public, Philippe Capitaine expliquait la technique employée pour ce relais de communication. Les 20 élèves ont aussi répété une dernière fois les questions qu’ils devaient poser à l’astronaute. « N’oubliez pas de dire Over à la fin de votre question, pour que votre interlocuteur sache que c’est à lui de parler. Et dans la salle, éteignez les portables et ne faites aucun bruit » , insiste Philippe Capi- taine.
« Peut-il y avoir de la buée dans votre casque ? »
Peu avant 16 h 30, la liaison est enfin en place. Les collégiens se relaient rapidement au micro pour lire leur question. « Comment ressentez-vous la différence de gravité ? » « Comment savez-vous si la nuit est tombée ? » « Peut-il y avoir de la buée dans votre casque ? »…
Les questions défilent, Thomas Pesquet répond, mais… la communication est mauvaise. Les grésillements empêchent le public d’entendre les réponses de l’astronaute. La bonne nouvelle, c’est que lui reçoit parfai- tement les questions des collégiens. Enfin presque toutes. Car cinq d’entre eux n’auront pas le temps d’interroger le spationaute. « We have lost the signal », annoncent les radios amateurs italiens.
« L’expérience n’est pas totalement concluante, mais nous allons reconstituer la communication pour que vous puissiez entendre correctement les réponses de Thomas Pesquet » , promet Philippe Capitaine (2).
Tout n’a pas été parfait, mais l’essentiel est là. Ces collégiens pourront raconter qu’ils ont dialogué en direct avec un cosmonaute.
( 1) Association des radios amateurs de la Côte d’Emeraude.
(2) La vidéo reconstituée de l’événement, avec les réponses parfaitement intelligibles de Thomas Pesquet, a bien été réalisée et va être diffusée aux élèves ce jeudi 15 décembre.