« Vous ne nous donnez surtout pas envie de rêver ! »
Parmi les missions du nouveau délégataire figure la transformation du parc de stationnement Paul Féval en parc relais. Un parc relais qui serait, ouvert d’avril à octobre inclus, de 800 places accessibles. Un bon désengorgement possible de Saint-Malo.
Seulement pour cela, il faudra attendre, car cela ne se fera que dans un second temps. Il semble que l’intégration de ce parking ne pouvait pas fonctionner dans la nouvelle DSP (délégation de service public). « Juridiquement, c’était fragile, intenable. Aussi, la question reste posée, mais pas au 1er janvier 2017. Même si on sait que c’est Paul Féval qui va pouvoir à court ou moyen terme, répondre à la question d’entrée de ville ; on n’a pas d’autre solution » , a déclaré le maire.
Quant au covoiturage, pour le maire ce n’est pas une question « malo-malouine : c’est plutôt une question de pays » , selon Claude Renoult. Marie-Christine Le Hérissé, qui s’est déclarée favorable à la transformation du parking de l’hôpital en parking payant, et à l’extension du périmètre pour la ville de SaintMalo, a soulevé la nécessité de « créer une ou deux aires de covoiturage à Saint- Malo, pour absorber le report de toutes ces voitures qui n’iront plus se garer sur le parking de l’hôpital » .
Difficile à contourner, quand on a pesé 31 millions d’euros, dans un débat d’orientations budgétaire… La Grande Passerelle s’est encore invitée dans le débat et les quelques passes d’armes des élus autour de la table du conseil municipal, jeudi dernier.
Le budget aura au moins « deux mois d’avancement » . Dans un contexte financier rappelé « contraint » par Michel Le Pennec, l’objectif est réaffirmé de « mieux dépenser » . Pour cela « des outils projectifs seront mis en place » , les investissements seront soutenus, les taux de fiscalité demeureront inchangés en 2017. Et la politique d’abattement « la plus forte que celle que nous puissions faire » . Rationalisation des moyens, « maintien de l’enveloppe globale aux associations qui demeurera stable » , avec un niveau d’investissement de la ville « qui se situe dans la fourchette haute, si l’on excepte bien sûr les années 2013 et 2014, marquées par la construction de la Grande Passerelle » . Sachant que les investissements seront marqués par la réhabilitation de la salle Surcouf, et des travaux de voirie importants. Et que, toujours, les choses qui seront cessibles - entendez, vendables - le seront, « ou alors il faudra recourir à l’impôt » . Telles sont les grandes lignes de la politique budgétaire de la ville.
« Sur le plan culturel, c’est désolant »
C’est Marie- Christine Le Hérissé (opposition, droite), qui bondit la première. « Ce sera la troisième année de votre mandature. On sera à mimandat pour votre prochain budget, et on a l’impression d’entendre toujours la même chose depuis trois ans. La nécessité de restructurer les services… Les Malouins se posent beaucoup de questions. Je suis un peu atterrée. Que faites-vous du vivre-ensemble ? On a vidé de sa substance la médiathèque, la Grande Passerelle. Il n’y a pas d’ambition culturelle. L’économie, les règles budgétaires c’est une chose, mais le vivre-ensemble c’est important. Vous ne nous donnez surtout pas envie de rêver ; c’est une logique comptable, et sur le plan culturel, c’est désolant » .
Après avoir recommandé à Marie-Christine Le Hérissé d’aller voir ce qui s’y passe, à la Grande Passerelle, Claude Renoult lâche la formule qui va fâcher : « La Grande Passerelle était un truc dont on ne savait pas ce que ça allait pouvoir être » .
Pierre Site enfonce le clou, et invite même Marie-Christine Le Hérissé à « prendre sa carte au PS, ou inversement, on ne fait pas de politique politicienne ! » . Avant de demander : « Quelles sont les ambitions pour la Ville ? Monsieur le maire, vous avez porté le projet de la médiathèque, si vous maintenez votre phrase, c’est scandaleux ! » .
« J’assume complètement la construction du pôle culturel, j’étais convaincu par le projet. Après, concernant l’intérieur, il a fallu remodeler le projet en début de mandature » , répond Claude Renoult. Ce que développe Jean Bories, l’adjoint à la culture, forcément sensible sur la Grande Passerelle : « En début de mandature, il a fallu tout revoir, on a enlevé une brasserie et un café, on en a fait un bâtiment culturel. Les tiroirs étaient vides quant au projet de ce lieu » …
Cette Grande Passerelle n’a décidément pas fini de déchaîner les politiques…