Le Pays Malouin

Qui sont les nouveaux boss du théâtre ?

La Ville de Saint-Malo a confié le premier rôle de ses théâtres à Jean-Marc Dumontet et ses équipes. Une tête d’affiche dans le milieu.

- Sa. S

La Ville a donc confié la gestion de ses théâtres pour 5 ans à la société « JMD production » . JMD comme JeanMarc Dumontet. Si ce nom ne vous dit rien, ceux de Nicolas Canteloup (qu’il a lancé), Alex Lutz (la célèbre Catherine de Catherine et Liliane), FrançoisXa­vier Demaison, Antoine Duléry ou encore Bérengère Krief vous parleront davantage. Jean-Marc Dumontet est leur mentor.

Producteur de vedettes, il est aussi propriétai­re de plusieurs salles de spectacles depuis une dizaine d’années. Le Point- Virgule, c’est à lui. Bobino itou. Le Théâtre Antoine (avec Laurent Ruquier), c’est encore lui. « Dumontet, c’est celui qui rachète des théâtres en faillite et les rend viables » , dit-on à son sujet, dans la presse parisienne.

Dumontet, c’est aussi celui qui, appelé par le milieu à la rescousse, a ressuscité, en 2014, la Nuit des Molières, alors en proie à des « querelles de chapelles » entre théâtres et partenaire­s historique­s de la cérémonie.

Fraîchemen­t quinquagén­aire, ce Bordelais a eu « milles vies » , dit-on encore, avant de se lancer dans la culture. « Programmé pour être notaire » , il sera finalement journalist­e avant de faire fortune dans le pin’s au début des années 90, dont il pressent la mode.

« On vient avec humilité »

Et Saint- Malo dans tout ça ? « C’est notre première expérience en province » , a- t- il expliqué lundi dernier, devant les élus et le personnel de la Ville, qui l’accueillai­ent en mairie. « On vient avec humilité, a-t-il insisté. Il nous faut rentrer dans les lieux pour les comprendre et cerner les attentes du public » .

S’il ne met pas la charrue avec les boeufs, Jean- Marc Dumontet rappelle tout de même que lui et ses collaborat­eurs débarquent avec « de l’expérience, un savoir-faire, des amis, et des passerelle­s à dupliquer » localement. « J’ai la prétention de dire que je sais faire tourner des salles et trouver des publics : mes quatre salles parisienne­s ont attiré 9 000 spectateur­s samedi soir dernier » .

« Faire revenir ces cadres qui vivent à Rennes »

La programmat­ion 20162017, fixée par le futur ex-directeur Loïc Frémont, s’achèvera au mois de juin prochain. D’ici là, Jean-Marc Dumontet et ses équipes ne toucheront à rien. Il faudra attendre la prochaine rentrée de septembre pour se faire une idée de ce qu’entend proposer le nouveau boss du théâtre au public malouin. « Ce qui marche et est bien ancré, demeurera, jure Billal Chegra, son directeur artistique. On n’est pas dans la rupture, mais dans la continuité et l’enrichisse­ment » avec cet objectif partagé avec la ville de Saint-Malo : « Proposer plus de dates et attirer plus de spectateur­s » .

« Si on propose des spectacles, c’est bien pour qu’ils soient vus par le plus grand nombre, non ? » interroge Jean-Marc Dumontet.

« On veut renforcer notre attractivi­té auprès des jeunes, complète le maire Claude Renoult. On veut faire revenir à Saint-Malo, tous ces cadres qui travaillen­t ici mais habitent Rennes, car notre offre culturelle ne leur convient pas » .

La nouvelle équipe envi- sage également de privatiser le théâtre, à l’occasion, pour dégager de nouvelles ressources. Mais précise : « Les associatio­ns locales pourront continuer à l’utiliser comme elles le faisaient jusqu’à présent. Il n’y aura pas non plus de révolution au niveau des tarifs. Tout ça est fixé par la Ville dans son cahier des charges » .

L’équipe du théâtre, qui voit partir à la retraite son directeur Loïc Frémont et son épouse Isabelle Pirot, sera conservée à l’identique. « Cette équipe, on la connaît bien. On travaille déjà ensemble depuis des années » , rappelle Billal Chegra.

Dimitri Baquet, le nouveau directeur

Seul changement notoire : cette équipe sera désormais dirigée par Dimitri Baquet. Nommé par JMD production­s, ce Parisien de 53 ans prendra ses fonctions à Saint-Malo, où il pose ses valises, dès le 1er janvier. « C’est une nouvelle vie pour moi qui ai toujours été intermitte­nt du spectacle » , sourit le successeur de Loïc Frémont qui fut, ses dernières années, le producteur exécutif de Charles Berling, Michel Boujenah, Bruno Solo ou encore Line Renaud.

Pour la petite histoire, Dimitri Baquet n’est autre que le fils du célèbre Maurice Baquet, un homme aux talents multiples : violoncell­iste virtuose, alpiniste chevronnée et acteur ( 80 films). Un père qui fréquenta Prévert et fut le grand ami de Doisneau.

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