La gestion des théâtres dans l’escarcelle d’un privé

Ça a été annoncé officiellement jeudi soir en conseil municipal : les deux théâtres de la Ville ’Le Théâtre’ et ’Le Chateaubriand’, ainsi que la Malo Momes située au Centre Allende, seront dorénavant gérés par un délégataire, une entreprise privée : JMD Production.

« C’est celui qui s’engage sur la billetterie la plus élevée, il exploite quatre salles parisiennes, il nous propose une programmation diversifiée ; c’est lui qui a su remettre les Molières en selle, remettant tout le monde d’accord sur ce sujet, on l’a choisi pour sa capacité à réunir » , expose le maire Claude Renoult.

L’offre financière a elle aussi compté dans le choix. Sachant que « la Ville versait 800 000 euros de subvention au théâtre, le Département 160 000 euros, qui ne seront pas renouvelés, le Département ayant décidé de ne pas renouveler sa subvention » .

Deux associations locales étaient en lice

Deux associations malouines étaient par ailleurs en lice, SaintMalo Spectacle, « portée par l’actuelle équipe du théâtre » , et Saint-Malo sur scène, autour du comédien Jacques Ledran, mais leurs candidatures n’ont finalement pas été retenues. « Vous avez fait le choix de confier cette gestion à un opérateur privé ; or, on aurait pu imaginer une structure de forme associative qui avait le ’label national’ à la place ; nous aurions préféré cette solution » , a commenté Pierre Site, élu de l’opposition. « D’autant que le nouveau délégataire est acheteur de spectacles qu’il va se vendre à lui-même : c’est un fonctionnement qui ne nous paraît pas totalement sain » , a-t-il poursuivi. Michèle Le Tallec ( Verts) a elle aussi regretté ce choix : « Il aurait été intéressant de travailler avec une structure associative locale, qui aurait davantage engagé les Malouines et les Malouins » .

« Ça a été la complexité de reprendre ce dossier, parce qu’il a été bien géré pendant trente ans, un succès, avec quelques points qu’on pouvait imaginer améliorer » , a risqué Claude Renoult. « Comme la démographie malouine, le public était plutôt âgé que jeune, on s’est demandé comment satisfaire ce public-là, et les plus jeunes, d’où notre choix de Jean-Marc Dumontet » .( Lire par ailleurs). Tous, toutes tendances confondues, ont en tout cas tenu à ne pas manquer de rendre hommage à Loïc Frémont et à « son épouse Isabelle Pirot » à la tête des théâtres de la ville depuis trente ans.