L’armurier vendait des armes sous le manteau
Le fusil, acheté 200 euros par le magasin, était affiché à 300 euros en rayon et revendu 250 euros « sous le manteau », par le vendeur. Voilà le genre de « petite magouille » auquel s’est livré pendant quelques années l’employé d’une armurerie de Saint-Jouan.
L’homme, âgé d’une cinquantaine d’années, comparaissait jeudi dernier, devant le tribunal de Saint-Malo, pour une douzaine de délits ainsi liés à son précédent emploi d’armurier. Cession illégale d’armes donc, mais aussi abus de confiance, usage de faux, détention non autorisée d’armes (une grenade et un fusil de guerre ont été retrouvés à son domicile), etc.
Il aurait, selon Me Menard qui défend les intérêts de son ancien patron, détourné plusieurs dizaines de milliers d’euros en procédant à « des ventes directes » et en offrant « des cadeaux et remises » non justifiés.
Employé aujourd’hui dans une autre armurerie de la région, il serait, en plus d’avoir terni l’image du magasin de St-Jouan « parti avec le fichier clients », se plaint son ancien patron.
Pour Me Pacheu, avocat du prévenu, la réalité est tout autre : « L’employeur savait très bien ce qu’il faisait. Il lui a même dit de ne pas faire ça dans le magasin mais au cul de sa voiture ».
Le parquet de Saint-Malo a réclamé à l’encontre de l’ancien employé jouannais, dont le casier judiciaire est vierge, 6 mois de prison avec sursis, l’interdiction d’exercer le métier d’armurier pendant trois ans, la confiscation des armes saisies à son domicile et la restitution de son permis de chasse.
Jugement mis en délibéré au 9 mars.