Le Pays Malouin

Le Malouin Clément Surtel entre dans la légende

- Recueilli par Nicolas EVANNO

A bord du trimaran Idec Sport, Francis Joyon et son équipage ont explosé jeudi 26 janvier le record du Trophée Jules Verne (tour du monde à la voile en équipage) en 40 jours, 23 heures, 30 minutes et 30 secondes. Parmi ses cinq équipiers, le Malouin Clément Surtel, 38 ans, qui nous a confié quelques mots une fois à terre.

Quelques jours après avoir battu le record du Trophée Jules Verne (1), comment on se sent ?

Pour l’instant, on n’a pas encore atterri… Même si on se rend compte qu’on a fait quelque chose de bien. Jusqu’à présent, depuis notre retour, ça a été l’occasion de voir des proches et des amis. Mais je ne suis pas encore sûr d’avoir réalisé…

Et ce retour à terre, après avoir passé 40 jours en mer, à toute vitesse ?

C’est vrai que le décalage est important. Voir tous ces micros et caméras qui débarquent sur notre petit espace qu’on avait parfaiteme­nt optimisé pour nous six, toutes ces sollicitat­ions, ça nous change… On a Francis [Joyon - Ndlr] devant, qui est un peu le « chef de la meute », et qui est le plus sollicité par les médias. Et dieu sait s’il n’aime pas ça…

Quel est ton rôle à bord ? Je suis le boat captain, c’està-dire le responsabl­e technique du bateau. Si l’on doit réparer ou changer une pièce, c’est moi qui m’en occupe. Ce bateau, je le connais très bien. J’ai commencé à travailler dessus en 2007 quand il s’appelait Groupama [avec lequel Franck Cammas a battu le trophée Jules Verne puis remporté la Route du Rhum - Ndlr]. Mais là, on avait des moyens différents. On est une toute petite structure, par rapport à l’époque de Groupama.

Et la suite ? Au niveau sportif, on devrait s’aligner sur The Bridge en juin [Course entre Saint Nazaire et New York entre le Queen Mary 2 et des trimarans géants]. Ensuite… c’est un peu tôt pour s’avancer. Il faut d’abord que l’on fasse l’inventaire du bateau, voir son état. Et puis, on a tous besoin de se poser un peu. Là, on doit encore répondre à plusieurs sollicitat­ions médiatique­s, mais après, tout le monde va prendre un peu de temps chez soi.

Tu travailles surtout en Bretagne Sud ?

J’ai vécu à Saint-Malo depuis l’âge de 16 ans. Mais depuis une douzaine d’années, tous les projets que j’ai eus se sont en effet passés à Lorient, avec Groupama, puis à la Trinité-sur-Mer avec Idec. C’est vrai que pour la course au large, tout se passe un peu en Bretagne Sud, parce que les ports sont plus adaptés qu’ici. Mais dans les années à venir, je vais peut- être passer plus de temps ici. Je réfléchis à des projets, des bateaux… Pourquoi pas s’aligner un jour sur la Route du Rhum ou un Vendée Globe. Ou imaginer un projet avec d’autres Malouins comme Louis [Burton] et Servane [Escoffier].

Justement, tu vas aller ac- cueillir Louis aux Sables (1) ?

J’aurais adoré, mais je risque d’être sur Paris pour une tournée médiatique. Dommage. Car on s’est envoyé quelques mails, quand on était en train de le rattraper. Mais j’espère bien avoir l’occasion de débriefer avec lui à Saint-Malo et qu’on se raconte nos tours du monde. (1) L’interview a été réalisée lundi dernier.

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