Le Pays Malouin

« Ce n’est pas le moment de baisser les bras »

- Sa. S

La maire de Dinard s’affiche étonnement sereine. À peine touchée et loin d’être coulée.

Avez-vous été surprise par ces démissions ?

Le risque de nouvelles élections, je l’avais bien sûr anticipé. Il faut toujours se préparer à ce cas de figure. Ceci étant, même si j’ai ressenti certaines tensions à Noël, je ne pensais pas que ça arriverait aussi rapidement après les voeux du maire.

Mais quand la nouvelle s’est répandue mercredi, vous n’avez pas eu l’impression de voir le ciel vous tomber sur la tête ?

Non, encore une fois, je suis lucide. Quand votre conseil ne tient qu’à un seul siège, vous vous doutez bien que ça ne tiendra pas.

Après, il faut être clair : il n’y a pas de faute de notre part, il n’y a pas un jugement du tribunal qui nous dit « stop ». Il n’y a simplement plus le nombre suffisant d’élus pour continuer à fonctionne­r normalemen­t.

Vous vous sentez trahie par tous ces démissionn­aires ?

Non, car j’ai vraiment conscience que c’est une tâche lourde pour des élus qui n’y étaient pas préparés. Moi j’avais eu l’expérience douloureus­e et difficile d’avoir été malmenée pendant 14 ans d’opposition. J’ai ravalé ma salive plus d’une fois. J’avais oublié ce que c’est d’être novice…

Donc, vous ne leur en voulez pas ?

Je suis déçue de m’être trompée sur la capacité de ces genslà. Je pensais qu’ils arriveraie­nt à surmonter certains états d’âme. Même si je sais la tâche énorme. On ne leur demande pas de faire de la figuration mais de travailler, d’être malmené, de se faire parfois insulter… Ils viennent au conseil avec l’estomac noué. C’est douloureux. Et certains ont voulu échapper à ça… C’est décevant mais je peux le comprendre.

Vu le climat ambiant, six ans, c’est long et difficile. Ça arrive souvent lors d’une première mandature. Monsieur Mallet avait connu plusieurs démissions en 1989. On l’a vu aussi au Minihic et à La Richardais. C’est compliqué de succéder à un maire en place depuis longtemps.

Vous serez candidate à votre propre succession ?

Je ne me pose même pas la question. J’ai été élue jusqu’en 2020 par des Dinardais qui m’ont fait confiance. On a travaillé pour redresser et assainir Dinard. On a montré qu’avec nous, chaque dossier était soumis au respect des règles, de la discipline et des lois, ce qui ne se faisait pas avant. On a donné une image de rigueur, pas très glamour, mais c’est ainsi. Maintenant, on est juste au milieu du gué. On a fait le plus dur. Ce n’est pas le moment de baisser les bras.

Et vous pensez pouvoir regagner la confiance des électeurs ?

C’est comme dans le sport, vous ne vous inscrivez pas à un tournoi pour ramasser une claque au premier tour. Vous y allez car vous avez le sentiment de pouvoir gagner. Je suis confiante et d’une nature très optimiste.

Votre équipe est-elle prête à repartir au combat à vos côtés ?

Oui, la plupart. On a fait des voeux épatants. On est reparti sur un nouvel élan. Chaque personne qui souhaite désormais nous rejoindre doit savoir qu’avec nous, c’est l’intérêt général qui prime.

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