Le Pays Malouin

Il abusait des femmes qu’il séduisait sur Meetic : 10 ans de prison

- Carole ANDRE (PressPeppe­r)

Il rencontrai­t ses victimes grâce à internet, ou une agence matrimonia­le à Saint-Malo. Et abusait de leur fragilité. La Cour d’assises d’Ille-et-Vilaine a déclaré coupable cet homme de 50 ans pour trois des quatre viols - commis entre 2005 et 2011 - dont il était accusé. Il a été condamné le 26 janvier dernier à 10 ans de prison.

La cour d’assises d’Ille- etVilaine a déclaré coupable un homme de 50 ans pour trois des quatre viols commis entre 2005 et 2011 dont il était accusé. Elle l’a condamné à une peine de 10 ans de prison ferme assortie d’un suivi judiciaire et médical de 10 ans.

Ce « Quasimodo des temps modernes » au « regard de diable » rencontrai­t ses victimes par une agence matrimonia­le de Saint-Malo ou sur des sites internet de rencontres. Les agressions avaient lieu chez lui à Saint-James, ou au domicile des victimes à Saint-Malo, Co- glès et Argouges. L’ancien cuisinier avait déjà été condamné en 2002 pour des violences et des agressions sexuelles sur sa compagne.

« Abus de faiblesse »

« Dans cette Cour d’assises, vous ne verrez jamais la femme des films, celle qui crie et qui va à la police » , explique le procureur général aux jurés après trois jours du procès de Laurent F. « Les viols qui ont été perpétrés par cet homme sont le résultat de l’abus de la faiblesse de femmes fragiles, manipulées, trompées » . Sur les quatre femmes qui ont dénoncé des faits de viols, trois seulement se sont constituée­s partie civile et une seule s’est présentée au procès qui se tenait à Rennes en début de semaine.

Rencontrée­s sur Meetic ou via une agence de St-Malo

L’homme, âgé aujourd’hui de 50 ans, rencontrai­t ses victimes par le biais de sites internet comme Meetic ou grâce à une agence matrimonia­le de SaintMalo. Si dans certains cas, il a réellement tenté de faire des rencontres, il a aussi utilisé ce système « pour assouvir ses besoins sexuels » .

Il notait tout…

Dans un cahier, fourni par l’une des victimes, il notait tout de ses « conquêtes » , même celles qu’il n’avait eu que par mail ou qu’il avait harcelées au téléphone. Mensuratio­ns, préférence­s sexuelles, il tenait des fiches à partir de leur profil internet et de ses propres fantasmes.

L’une des victimes, avec qui il a eu une relation longue, raconte des débuts harmonieux. « Tout avait bien commencé mais il s’est incrusté chez moi et ça a dégénéré » , se souvient-elle. Après qu’elle l’ait mis dehors, il est revenu et l’a « plaqué contre le mur, déchirer ses vêtements » et forcer à une relation sexuelle. « Pourtant, vous avez de nouveau vécu avec lui par la suite, et vous lui écriviez en prison » , s’étonne le président. « Ma bonne âme me perdra » , se lamente la victime.

« C’est un homme qui erre d’un appartemen­t à l’autre, d’un boulot à un autre, d’une femme à une autre » , tente d’expliquer Me Bénédicte Gosselin, son avocate. « Il ne comprend rien aux femmes, ni aux rapports humains » . Pour sa defense, elle met en exergue les contradict­ions des victimes, qui ont accepté certaines relations sexuelles, qui ont dénoncé les faits tardivemen­t ou qui ne sont pas venues au procès.

« Par peur ou contrainte »

« Il savait qu’il forçait leur consenteme­nt. Ces femmes se sont laissées faire par peur, par contrainte » , indique de son côté le procureur général, qui demande une peine de 6 à 8 ans d’emprisonne­ment. Les jurés ont choisi d’être plus sévères contre le quinquagén­aire en prononçant une peine de 10 ans de prison, assorti d’un suivi médical et judiciaire de 10 ans. S’il ne s’y conforme pas, il pourrait faire cinq ans supplément­aires.

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