Le Pays Malouin

Encore une baisse des dépenses de fonctionne­ment

- Nicolas EVANNO

C’est le socialiste Pierre Site qui a lancé la discussion, car depuis le début de la mandature la Ville s’équipe en effet de plus en plus de nouvelles caméras : « Dans des villes surprotégé­es, comme Nice, on a bien vu que la vidéosurve­illance n’a pas été une vidéo de protection. Je suis donc très prudent sur les dépenses faites dessus et ensuite sur les dépenses de fonctionne­ment, qui ne sont pas forcément faites, pour exploiter ces images ».

Claude Renoult a donc précisé les raisons de cet équipement renforcé en vidéosurve­illance : « Je ne suis pas un défenseur des positions de villes comme Nice ou d’autres. Mais il ne faut pas tout mélanger. Bien sûr, ce ne sont pas des caméras qui vont éviter ce qui s’est passé le 14 juillet à Nice. Mais au jour le jour, la vidéosurve­illance conduit à des résultats indéniable­s. On a mis un contrôle 24h/24, 7 jours sur 7, et on va continuer à déployer des caméras. Parce que leur efficacité est reconnue, par la police mais aussi par le ministre de l’Intérieur lui-même qui nous a recommandé de nous équiper ».

Dans le même domaine, on pourrait voir bientôt des policiers municipaux équipés de caméras Gopro : « La police et le ministre y sont tout à fait favorables. Donc, on va le faire. »

Cela devient une habitude depuis 2014 et la mise en place de la contributi­on des collectivi­tés au redresseme­nt des finances publiques : les aides de l’Etat diminuent. Le maire Claude Renoult n’a pas manqué de le rappeler, soulignant que pour 2017, c’est une baisse de 745 000 euros de ses ressources à laquelle doit faire face la cité corsaire.

Pour y faire face, le maire ne voit que trois solutions : « Augmenter les impôts de 2,3 %, réduire les investisse­ments de 750 000 euros ou diminuer les coûts de fonctionne­ment de 1 % ». Evidemment, personne n’est pour les deux premières. Ce sont donc une nouvelle fois les dépenses de fonctionne­ment qui trinquent. Claude Renoult estimant qu’il faut un certain « courage » pour prendre cette décision « car plus de 50 % du fonctionne­ment, c’est de la masse salariale ».

L’opposant Stéphane Perrin a toutefois lancé un appel à la prudence : « Ces dépenses correspond­ent aussi à un service rendu à la population ».

23 millions d’euros d’investisse­ment

Le budget total de la Ville s’élève à 157,8 millions d’euros. Les dépenses d’équipement brut s’élèvent à environ 23 millions d’euros, dont presque la moitié (11 millions) est consacrée à l’aménagemen­t et aux services urbains. « Nous maintenons un effort en faveur de l’entretien des espaces et équipement­s publics, pour résorber un retard accumulé depuis de nombreuses années » , indique le maire.

De son côté, l’adjoint aux finances Jean-Michel Le Pennec explique que la municipali­té suit un plan pluriannue­l d’investisse­ment, qui comprend notamment le Musée d’Histoire Maritime, le nouveau projet de rénovation urbaine ANRU, le réaménagem­ent de certains quartiers (secteurs des 3 cheminées, de l’hippodrome…), la réfection de certaines voiries, le réaménagem­ent de la place des Frères-Lammenais, les travaux de la salle Surcouf…

L’opposition reste sur sa faim

Il n’empêche, ces indication­s, qui restent assez floues il est vrai, laissent l’opposition sur sa faim.

Stéphane Perrin attaque le premier : « Comme l’an dernier, je regrette que nous n’ayons pas de perspectiv­es pluriannue­lles, à propos du budget. Pourtant, des besoins sont clairement identifiés, par exemple dans le patrimoine sportif. Mais dans les documents que l’on nous donne, il n’y a pas de perspectiv­es ».

Jean- Michel Le Pennec lui répond que « ce budget s’inscrit dans un plan pluriannue­l jusqu’en 2020. Tout a été écrit, sur 10 pages, et envoyé direction par direction. »

Oui mais voilà, ce fameux document, tout le monde n’y a pas accès, l’opposition notamment. Patrick Lefebvre (opposition de droite) fait ainsi remarquer : « Nous avons bien compris qu’un document de travail pluriannue­l était communiqué au niveau des services. Mais vous devriez nous communique­r ce document, pour que nous puissions participer à cette discussion, même si cela n’a pas à être voté en conseil municipal ».

Visiblemen­t, ce souhait ne sera pas exaucé puisque Claude Renoult conclut : « Nous avons une discussion entre nous, pour savoir ce qui est communiqué ou pas. Ce qui nous gêne, c’est que nous craignons que pour certains, ce document devienne une vérité inscrite dans le marbre et qu’on nous reproche ensuite de n’avoir pas tenu certains engagement­s. Alors qu’il s’agit de perspectiv­es qui peuvent évoluer ».

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