La collision avait coûté la vie à un scootériste, à Saint-Malo
En mars de l’année passée, un scootériste est décédé après une collision, rue de la Marne, à Saint-Malo. Le conducteur de l’autre véhicule a comparu, jeudi 2 mars, pour homicide involontaire.
« Ce monsieur que je ne connaissais pas est décédé à cause de moi… et je n’ai rien vu ». Ces mots prononcés en fin d’audience par le prévenu résument à eux seuls une triste affaire. Le 2 mars 2016, celui-ci se rend à l’hôpital de Saint-Malo, au volant de sa camionnette. « J’arrivais de la gare », décrit le septuagénaire à la cour. Empruntant le tourne-à-gauche qui fait accéder au parking de l’établissement, « je me suis assuré que la voie à traverser était libre… je me suis engagé… » Là, ce qu’il décrit comme « un coup de tonnerre », le fait stopper. Descendu de son véhicule, le conducteur ne pourra que constater la collision entre le flanc droit de sa camionnette et un scootériste qui va décéder.
Que s’est-il passé ?
Que s’est-il passé pour que le prévenu coupe la priorité au conducteur qui descendait dans sa voie la rue de la Marne, à une vitesse estimée entre 50 et 53 km/h ? À cet endroit, la vue est dégagée. Le conducteur de la camionnette n’écoutait pas de musique, ne téléphonait pas. Il n’était sous l’empire ni de l’alcool, ni de stupéfiants et s’est engagé à 10 km/h. Pourquoi n’a-t-il pas vu l’autre véhicule ? C’est « la seule chose qu’on ne s’explique pas », relève le parquet.
Des traces de stupéfiants (molécules de cannabis notamment) ont été relevées lors des tests pratiqués sur la victime de ce dramatique accident. Elle n’avait pas d’assurance et son permis de conduire, croate, n’était pas en règle. Elle n’était pas non plus habilitée à conduire une motocyclette de 125 cm3. Sa famille n’a pas souhaité se porter partie civile.
« Nous sommes tous conducteurs et nous pouvons tous provoquer un accident à un moment ou un autre », a souligné l’avocate du prévenu, un ancien chef d’entreprise dans le BTP et la mécanique. Le tribunal a prononcé à l’encontre de celui-ci la peine symbolique de 6 mois de prison avec sursis, 6 mois de suspension du permis de conduire (déjà effectués) et 150 euros d’amende. L’auteur de l’accident suivra aussi un stage de sensibilisation à la sécurité routière, auquel il s’était inscrit avant l’audience.
N.F.