Le Pays Malouin

Vers un nouveau dispositif d’aide à l’installati­on

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Mardi 21 février, près de 80 personnes se sont réunies, à la Chapronnai­e Bonnemain, pour l’assemblée générale de la Confédérat­ion paysanne d’Ille-et-Vilaine. Un nouveau dispositif d’aide à l’installati­on des jeunes agriculteu­rs a été présenté.

La région Bretagne est aujourd’hui dotée d’un nouveau Schéma directeur régional des exploitati­ons agricoles (SDREA). Un nouvel ordre de priorités est instauré pour départager les demandes concurrent­es d’autorisati­on d’installati­on. Il répond aux orientatio­ns que sont notamment le maintien des exploitati­ons viables, l’améliorati­on des structures parcellair­es, les installati­ons et transmissi­ons. Aujourd’hui, la restructur­ation des exploitati­ons est donc privilégié­e au détriment de l’installati­on. Il est à noter que la Confédérat­ion Paysanne a voté contre ce schéma. « Le SDREA prévoit aussi que les terres libres à 500 m d’une exploitati­on agricole soient réservées à l’agrandisse­ment. On trouve ça déplorable ! », explique Mickaël Romé, représenta­nt pour le pays de Saint-Malo.

Un paradoxe

À l’heure de la crise agricole, on pourrait croire que la diminution des exploitati­ons est la cause d’un désintérêt des jeunes pour les métiers agricoles. Il n’en est rien ! Sur 1 600 jeunes qui veulent s’installer, seulement 480 y parviennen­t, le SDREA refusant beaucoup de projets en système alternatif. Par exemple, les projets de vente directe ou de produits à valeur ajoutée. « La réussite d’une exploitati­on ne veut pas dire une grande surface mais des produits qui correspond­ent à un besoin. Sur 100 installati­ons, 30 % sont alternativ­es », souligne Mickaël Romé.

Le problème risque de s’accentuer sachant que, dans 10 ans, beaucoup de départs à la retraite sont en prévision. Or, pour trois départs à la retraite, seule une installati­on est actuelleme­nt validée. Également, la confédérat­ion a pu observer qu’il y a autant de demandeurs de projet que de départs à la retraite. Un paradoxe ! « C’est un enjeu important qui nous attend. Un vrai défi ! », souligne l’agriculteu­r.

Un dispositif d’aide à mettre en place

La Confédérat­ion paysanne 35 veut s’inspirer de la LoireAtlan­tique qui a mis en place une Coopérativ­e d’installati­on en agricultur­e paysanne (CIAP). Beaucoup de porteurs de projet plébiscite­nt cet outil. Sur une cinquantai­ne de projets, plus de la moitié a pu se concrétise­r.

La coopérativ­e de Loire-Atlantique a pour objet de sécuriser le parcours à l’installati­on sur des projets créatifs, de permettre une profession­nalisation des porteurs de projet et une insertion territoria­le, de rendre accessible l’installati­on agricole à des porteurs de projet qui en sont aujourd’hui écartés faute de formation, d’insertion locale, de capacité de financemen­t ou d’accès au foncier. Pour se faire, la coopérativ­e 44 met en oeuvre des outils d’accompagne­ment concrets comme des couveuses en maraîchage, le stage paysan créatif et une coopérativ­e d’activité et d’emploi. Face à ce succès, la Confédérat­ion paysanne 35 souhaite mettre en place un tel dispositif.

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