Le Pays Malouin

La galère d’un locataire à cause de la mérule

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Voici l’histoire qu’a vécue Didier Caille, un Malouin d’une quarantain­e d’années, confronté à des problèmes de mérule dans son logement, qui ont failli le mettre à la rue…

Didier Caille est arrivé dans son logement en juin 2013. Il souffre de problèmes respiratoi­res depuis plusieurs années et ne peut plus travailler. Il vit seul et bénéficie d’une petite allocation d’adulte handicapé de 800 euros. Il a fait des demandes pour être logé en HLM, mais sans succès. Il doit donc se débrouille­r avec une Allocation de logement social de 250 euros pour trouver un logement dans le parc privé.

Une petite cabane pleine de charme…

Il tombe finalement sur une petite maison en bois, pleine de charme, dans le quartier de l’Espérance. « C’est une vieille cabane de pêcheurs, qui date de 130 ans. Elle dispose d’un petit jardin et même si le confort était un peu spartiate, elle m’a tout de suite plu. En plus, elle était proche de la maison de mon ex-femme et donc de mes enfants ».

Le loyer a aussi l’avantage de ne pas être trop cher : 340 euros par mois. « Quand on est victime d’un accident de la vie, qu’on se retrouve avec peu de revenus et éloigné de l’emploi à cause de sa santé, on n’a pas 36 possibilit­és ».

Mais il remarque vite qu’une partie du plancher est pourrie dans sa chambre. « J’ai proposé au propriétai­re de le refaire s’il me payait les matériaux. Je l’ai réparé, mais j’ai vu qu’il y avait des champignon­s ». Il le signale au propriétai­re, qui ne fait rien.

Pendant près de deux ans, la situation en reste là. « Jusqu’au moment où je me suis rendu compte que la façade arrière laissait entrer de l’eau dans la chambre ». Il alerte une nouvelle fois son propriétai­re. « Il a fini par faire venir un couvreur. Mais il a juste mis une bâche et n’est jamais revenu. Et c’est resté comme cela pendant plus d’un an ».

Une poussière marron dans toute la maison

L’humidité dans la maison n’a donc fait que s’aggraver. Ce qui a permis au fameux champignon de se développer. Et Didier Caille a rapidement compris qu’il s’agissait de mérule. Une forme volatile qui envahit bientôt toute la maison.

« Je me suis aperçu qu’une poussière marron recouvrait tout mon mobilier. J’ai donc été obligé d’aérer constammen­t. J’ai aussi jeté pas mal d’affaires : deux ordis, une télé… car les spores s’infiltrent partout ». Sans oublier les risques sur sa santé…

Il renouvelle sa demande d’HLM. Le 10 novembre 2016, il envoie aussi un courrier à la mairie, pour signaler la présence de mérule. Aidé par une assistante sociale, des propositio­ns de relogement en HLM arrivent enfin. « Je réclamais juste de n’être pas trop loin de mes enfants et d’être dans un secteur assez tranquille, étant donné mes soucis de santé ».

Fin 2016, il visite deux logements qui ne lui conviennen­t pas, puis un appartemen­t situé vers le Lévy. Problème, celui-ci nécessite des travaux et il n’est disponible qu’à partir du 27 janvier 2017. « J’ai signé parce qu’il me convenait. Mais ma situation restait critique et j’espérais un relogement temporaire en urgence, puisque mon propriétai­re ne faisait rien ».

Il alerte l’Adil (Agence départemen­tale d’informatio­n logement). Une conseillèr­e vient à son domicile et juge la maison totalement insalubre. « Elle m’a dit que je ne pouvais pas vivre ici. Elle a informé l’ARS et la mairie. Une délégation est passée le 10 janvier ».

Pas un très bon souvenir pour Didier Caille. « Ils ont constaté l’insalubrit­é. Mais quand l’adjoint de la Ville présent a demandé aux gens de l’ARS si je pouvais attendre la fin du mois, ils ont dit oui ! »

Aucune propositio­n de relogement d’urgence donc. Heureuseme­nt, il a pu compter sur l’aide de connaissan­ces qui l’ont hébergé une quinzaine de jours avant son déménageme­nt dans son nouveau logement.

Depuis, il s’emploie à se reconstrui­re « un avenir plus serein ». Il est cependant toujours en conflit juridique avec son ancien propriétai­re. Mais s’il a tenu à témoigner, c’est surtout pour mettre en avant ce type de situation qui peut toucher d’autres personnes. « Moi, j’ai su me débrouille­r, j’arrive à me renseigner facilement. Mais pour des personnes qui ne savent pas se défendre et qui sont confrontée­s à des logements insalubres, il y a de quoi s’inquiéter… »

N.E. LE PAYS MALOUIN EN VADROUILLE.

Sur les pistes de SuperBesse. Cette semaine, c’est le jeune Tiago Freire, 3ans, qui nous fait partager une bonne bouffée d’air frais, à 1600 mètres d’altitude, sur les pistes de SuperBesse, en Auvergne. Merci à lui et à ses parents pour ce sympathiqu­e souvenir.

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