Le Pays Malouin

Qu’est-ce qu’un Malouin en 2017 ?

C’est la question que vous pose Pauline Blin-Jouan, étudiante en sociologie et stagiaire à la Ville de Saint-Malo. Premiers éléments de réponse :

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Tout d’abord, qui êtes-vous Pauline Blin-Jouan ?

J’ai 24 ans, je suis née à SaintMalo. Mes parents sont originaire­s de Saint-Servan. Je suis étudiante en Masters Recis (recherche en sociologie) à Rennes II. C’est dans ce cadre que j’ai sollicité un stage de 6 mois de fin d’étude à la Ville de Saint-Malo, pour les besoins de mon enquête dont le thème est : « Qu’est-ce qu’être et devenir Malouin en 2017 ? ». Je cherche à savoir où en est l’identité malouine, cinquante ans près la fusion.

Vous travaillez sur cette question depuis maintenant trois mois. Qu’avez-vous appris à ce stade de votre enquête ?

C’est très divers. J’ai appris énormément de choses. Il faut déjà différenci­er les natifs des hors venus. Les génération­s aussi. Toutes ces population­s n’ont pas la même définition d’être Malouin.

Prenons les jeunes par exemple. C’est quoi, pour eux, être Malouin ?

Ils ont une identité assez forte. Mais ils ne dissocient pas Intra, de Paramé ou de la gare, contrairem­ent à ceux qui ont connu la fusion. Par contre, ils dissocient La Découverte s’ils y habitent. Ils sont d’abord de La Découverte avant d’être Malouin.

Quel ressenti ont les personnes qui viennent de l’extérieur ?

J’ai le sentiment qu’elles se revendique­nt plus facilement appartenan­t à ce territoire car elles ont fait le choix d’y vivre. Ceci étant, j’ai aussi remarqué que pour certaines personnes, il faut être né à Saint-Malo ou y avoir des ancêtres pour se dire Malouin. Il faut un passé, avoir des attaches avec la ville.

La devise « Ni français ni breton, malouin suis » est-elle toujours d’actualité ?

À ce stade de mon enquête, pour l’instant oui, ça se dit beaucoup. Même chez les jeunes. Ils se revendique­nt Bretons mais d’abord Malouins. Beaucoup dans le questionna­ire me disent : « malouin d’abord, breton ensuite, français s’il en reste ».

Les personnes qui vous ont répondu affichent-elles leur appartenan­ce malouine ?

Oui, la plupart. Sur 300 personnes interviewé­es, 40 ou 50 % possèdent un drapeau malouin.

Et pour elles, à quoi ressemble un Malouin ?

Il est né à Saint-Malo. Il est fier. Il aime la mer et aime voyager. L’histoire de Saint-Malo reste prégnante dans la définition qu’ils ont du Malouin.

Certains sondés ont-ils exprimé le souhait de quitter Saint-Malo ?

On quitte Saint-Malo pour des raisons profession­nelles ou autres mais 100 % des sondés m’ont dit qu’ils reviendrai­ent y vivre un jour. L’attachemen­t à Saint-Malo est très fort.

On célèbre cette année le 50e anniversai­re de la fusion des trois villes qui a donné naissance au Saint-Malo que nous connaisson­s aujourd’hui. Cette fusion est-elle aujourd’hui acceptée par tous ?

Peu de gens ne l’ont pas digérée mais je me rends compte que les clichés perdurent entre quartiers. J’entends dire que les Paraméens étaient un peu de leur côté et qu’entre Servannais et Malouins, une rivalité supposée existerait encore aujourd’hui.

« Le Malouin est fier. Il aime la mer et voyager »

Sa. S

Si vous souhaitez dire quel Malouin vous êtes, vous pouvez toujours répondre à ce questionna­ire anonyme, destiné à des fins scientifiq­ues, sur le site www. ville-saint-malo.fr jusqu’au 1er mai.

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