Seifel, ce qui a changé
Détenue jusqu’alors par un groupe d’actionnaires qui souhaitait se désengager depuis une petite dizaine d’années, Seifel vient d’être rachetée par Sicame. Michel Menny, 63 ans, le directeur général, reste aux commandes de cette entreprise malouine de 300 salariés. Explications.
Les origines.
Pour comprendre les origines de Seifel, il faut remonter un peu plus loin, en 1952. Cette année-là, l’industriel malouin Henri Hamon crée la société EEM, Equipement Electrique Malouin, spécialisée dans l’électrification rurale, qui essaime à Dinan (1971), puis à Saint-Brieuc, en 1972, où il crée STE (Société de Travaux Electriques) et Seifel, à Saint-Malo, spécialisée dans la fabrication de coffrets électriques pour EDF et France Télécom. En 1978 les trois fusionnent sous l’appellation de STE, à Saint-Malo. C’est en 1980 que deux industriels s’intéressent à la société, Michel Lagorce, qui en reprend la direction et Roland Tancrède. A ce moment-là, pour rationaliser l’ensemble, ils décident de séparer STE de Seifel, en créant une holding pour chapeauter les deux, Sofisme. STE est vendue en 1990. Seifel connaît une belle croissance dans les années 80, sous la houlette de Michel Lagorce, qui est alors le PDG de Seifel.
L’arrivée de Michel Menny.
Michel Menny arrive en 1991, de Grenoble, pour devenir le directeur général de Seifel. Il est alors âgé de 37 ans.
Une reprise en 1999.
Alors que MM. Lagorce et Tancrède se désengagent, la holding et donc Seifel - ainsi que sa filiale espagnole Claved - sont repris par un actionnaire, Socaldi. « Socaldi - comme Société Caladoise d’investissement - comptait une vingtaine de familles de la région lyonnaise. Socaldi a contribué à faire grossir Sofisme, en nous laissant nous développer et moderniser l’outil industriel », raconte Michel Menny, aux manettes de Seifel.
Un seul site.
Alors que Seifel est éclaté sur plusieurs sites en région malouine, l’ensemble est regroupé dans un vaste bâtiment construit à Maison Neuve, à l’entrée de SaintMalo en 2000.
Un désengagement progressif.
Mais en 20082009, les actionnaires de Socaldi décident de se désinvestir de tout progressivement. « Tout en nous laissant le temps de trouver des repreneurs. Le début d’un lent processus qui voit son dernier épisode là, avec le rachat de Seifel il y a un mois », précise Michel Menny.
Faites entrer Sicame.
Le groupe repreneur de Seifel est donc Sicame, dont le siège est situé à Pompadour, en Corrèze, depuis un mois environ. « On les connaît très bien, c’est une alliance logique. Sicame regroupe une cinquantaine de PME », explique encore le directeur. Sachant que l’opération - le rachat d’une entreprise de 300 salariés comme Seifel - est la plus conséquente pour le groupe Sicame. « Il n’y a pas de recouvrement de produits : dans le groupe, personne ne fabrique ce que l’on fait, on a fait très attention à cela ; il n’y a donc pas de risque de suppression d’emplois parce qu’il y aurait doublon », précise Michel Menny.
Les atouts. objectifs et
Selon le directeur général, ce rachat s’accompagne d’objectifs de croissance. « On va essayer de lier nos forces pour nous développer, c’est le but ; c’est quelque chose qui se prépare depuis de nombreux mois déjà. Ce que j’espère, c’est que Seifel passe à une étape supérieure : on pourra s’appuyer sur la présence de ce groupe dans certaines régions du monde où nous n’étions pas. Comme par exemple en Extrême-Orient, ou en Amérique du Nord. Bien sûr, il y a toujours une donnée que l’on ne maîtrise pas, c’est celle de la conjoncture ; par contre, Sicame va nous offrir plus de possibilités de nous adapter ».
Réseaux intelligents.
C’est à la mode. Difficile de passer à côté des fameux ’smart grids’ quand on est dans le domaine des réseaux. Il faudra donc travailler à les rendre communicants. Alors, outre que Seifel travaille sur la diversification de ses produits, elle compte aussi ne pas rester en reste par rapport à la maîtrise de l’énergie future.
V.D.