Le Pays Malouin

Poursuivis pour travail dissimulé

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L’affaire commence, à l’occasion du passage d’inspecteur­s du travail sur le chantier de rénovation d’un hôtel de Combourg, début 2015. L’entreprene­ur slovaque qui est sur les lieux déclare que la dizaine de personnes slovaques intervenan­t ici en maçonnerie, plomberie, peintures, menuiserie­s, etc., sont des travailleu­rs indépendan­ts. L’inspection tique et soupçonne qu’il s’agit de travail dissimulé. En l’occurrence du salariat. Et ce n’est pas la même chose. Par exemple, en termes de contributi­ons.

Le salariat induit un lien de subordinat­ion. Sur le chantier en effet, l’entreprene­ur slovaque organise plannings, horaires, répartitio­n du travail. Le personnel n’est pas non plus détenteur de ses propres fourniture­s, contrairem­ent à l’usage des travailleu­rs indépendan­ts. Reste que la notion de sanctions possibles liées au salariat n’a pas été établie.

Une enquête de gendarmeri­e, assistée par l’Inspection du travail, a été menée. Mais, devant le tribunal de Saint-Malo, jeudi 27 avril, chacun reste sur ses positions. L’entreprene­ur slovaque, seul dans son entreprise, estime que les ouvriers ont été déclarés comme indépendan­ts en Slovaquie et qu’il n’avait pas connaissan­ce de règles différente­s en France. Quant au gérant de la société d’agencement à laquelle avait été confié le chantier, il dit avoir fait confiance et pensé que les ouvriers étaient salariés, jusqu’à ce premier contrôle. Alors que l’avocat de l’entreprene­ur dénonce le procès comme « une interpréta­tion subjective de la situation », le parquet estime avoir des éléments suffisants pour constater du travail dissimulé et requiert 10 mois de prison avec sursis pour l’entreprene­ur slovaque et de six à huit mois avec sursis pour le gérant de la société donneuse d’ordres, ainsi que des peines d’amende. La décision du tribunal est mise en délibéré. Jugement le 22 juin.

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