Quand Orange agace le maire…
Celui que certains surnomment « le maire bâtisseur » de Saint-Malo n’a pas fait dans la demi-mesure sur ce coup-là. Il a dévoilé, mardi dernier, les contours d’un projet «gigantissime» qui va faire causer dans le landerneau malouin.
Pensez donc, une tour haute de 55 mètres va sortir de terre en bordure du parvis de la gare de la cité corsaire. Elle sera construite le long de la rue Anita Conti, où se trouvent aujourd’hui la maison de l’Habitat et les bureaux du Pays de Saint-Malo.
Sur cette parcelle de 2 500 m2, les promoteurs Lamotte (Rennes) et la Sacib de SaintMalo ont remporté un appel d’offres qui va leur permettre d’élever un immeuble de 17 étages ! « Le Sémaphore (nom donné à cette future tour) a été pensé pour être le marqueur de l’identité du quartier et du renouveau de la Ville » , explique Claude Renoult.
Dans un quartier où les bâtiments ne culminent pas bien haut, il ne risque pas de passer inaperçu. Même à l’échelle de la ville, ce futur Sémaphore devrait taper dans l’oeil loin, très loin à la ronde.
Un jardin suspendu
Son architecture, pour le moins audacieuse, joue sur « des modules en décalage » , avec 240 m2 d’espaces verts aux étages, dont « un grand jardin suspendu » .
À la base, on retrouvera un grand socle « intégré au bâti environnant » où il est prévu d’accueillir 750 m2 de commerces, de bouche notamment, un peu dans une ambiance « marché couvert » .
Une crèche envisagée
Les deux premiers étages seront réservés à des bureaux et des entreprises de services sur 1 800 m2. Une crèche y est aussi envisagée.
Le reste de la tour, lui, sera dévolu à l’habitat. « On connaît l’enjeu primordial à Saint- Malo : c’est celui de la démographie. La courbe commence à s’inverser. On doit continuer nos efforts et construire 5 à 600 logements par an sans grignoter les terres agricoles, en privilégiant de nouvelles formes d’habitat. Ce projet s’inscrit pleinement dans cette démarche » , insiste bien Claude Renoult.
De 2 800… à 6 000 euros le m2
65 logements, dont 25 % « en accession abordable » seront ainsi aménagés au sein du Sémaphore. « Nous aurons un tiers de T2, un tiers de T3 et un tiers de T4/T5 » . Tous seront construits à partir du 3e étage, sauf 8 maisonnettes (T3-T4) en rez-de-chaussée, qui disposeront d’un jardin de 60 m2.
Côté prix, notons qu’il faudra tout de même débourser de 2 800 euros… à 6 000 euros au m2 !
« Le Sémaphore sera en partie éclairé la nuit » , détaille encore le maire de SaintMalo. Un léger habit de lumière, à l’image de sa future voisine la Grande Passerelle. « Ce ne sera pas un bâtiment énergivore. Il répondra aux dernières normes en vigueur. L’objectif est qu’il produise autant d’énergie qu’il n’en dépense » . Des panneaux solaires et des récupérateurs d’eau sont prévus. La domotique sera, elle, assurée par la société Delta Dore de Bonnemain.
Le permis de construire du « Sémaphore » sera déposé l’an prochain, au cours du 1er trimestre. Les travaux pourraient débuter dès la fin 2018. Pour permettre aux premiers habitants de cette tour gigantesque d’entrer chez eux début 2021.
Samuel SAUNEUF Rue Jean Savéant, l’une des voies perpendiculaires au boulevard Chateaubriand. Là aussi la Ville entrepris des travaux de voirie. Et ils auraient déjà dû être achevés… Le problème, c’est qu’un poteau EDF bloque tout. Mais ce n’est pas la faute d’EDF. « Tous les réseaux ont été enterrés. EDF a enlevé ses fils. Mais pas Orange ! Or tant que les fils téléphoniques ne sont pas enlevés, EDF ne peut pas enlever ce poteau » , s’agace Claude Renoult. Et tant que ce poteau n’est pas enlevé, il n’est pas possible de poser le tapis bitumé définitif sur la voirie : « Si on le fait avant, quand ils enlèveront le poteau, ça risque de tout abîmer et on devra recommencer » , souligne Jacques Bénard. Et Claude Renoult de pester : « Cela fait plusieurs fois qu’Orange nous fait le coup. A chaque fois, ils nous disent qu’ils ont deux mois pour enlever leurs fils. Sauf qu’ils sont au courant depuis longtemps et qu’en attendant, ils retardent tout le monde ».