Valérie Fribolle, déçue et amère
La candidate d’En Marche pouvait y croire, au soir du 1er tour. Las. Les reports de voix espérés se sont volatilisés.
Valérie Fribolle a su bien avant l’heure que la messe était dite. La chef d’entreprise et mère de famille de 46 ans ne s’est pourtant pas réfugiée à sa permanence. Avec son suppléant Olivier Ogier, maireadjoint à Saint-Jouan, elle est venue salle du Panier Fleuri, dimanche soir, féliciter le futur vainqueur et reconnaître sa défaite.
La deuxième d’En Marche, avec Fougères, dans un département d’Ille-et-Vilaine devenu pour le reste entièrement macroniste ou macron-compatible comme à Combourg.
À Saint-Malo, Valérie Fribolle, nouvelle venue sur la scène politique, savait qu’elle s’attaquait à un os avec ce vieux routard de la politique qu’est Gilles Lurton. C’est même la marcheuse qui avait la partie la moins facile. Mais les résultats inattendus du 1er tour laissaient présager que tout était possible.
Pensez-vous, Valérie Fribolle avait viré en tête avec près d’un millier de voix d’avance sur le député sortant Les Républicains et semblait pouvoir disposer de possibles reports de voix, après l’élimination de la Gauche. En vain.
Dans certains bureaux, Valérie Fribolle totalise même moins de voix qu’au 1er tour. « Nos voix ont fondu avec le soleil, analysait la candidate à chaud. C’était la Fête des Pères, il a fait très beau, les gens étaient à la plage et puis… les petits jeux politiques ont fait le reste ».
« C’est triste, ça va continuer comme c’était avant »
D’un côté, Gilles Lurton ratissant tout ce qui a pu l’être, et allant chercher les abstentionnistes du 1er tour par la ceinture. « On remarque que les vieilles techniques politiciennes fonctionnent encore », regrettait la battue du jour.
De l’autre, des voix de gauche, qu’elle espérait, et qui ont pris une autre direction. « Des gens de gauche qui s’estiment progressistes ont clairement fait un choix très conservateur en votant contre Valérie », râlait, à quelques mètres de là, un militant de la République En Marche.
Valérie Fribolle et Olivier Ogier, se disent eux, très déçus pour la circonscription. « On voulait que Saint-Malo soit dans la mouvance nationale. On voulait que notre région participe à cette vague. Mais non, il n’y a aura pas de changement ici. C’est triste, ça va continuer comme c’était avant ».
Reste que les autres acteurs de la vie publique devront désormais faire avec La République en Marche localement. « Il faut que notre mouvement continue de se développer sur Saint-Malo et sa région », annonce Valérie Fribolle, plus discrète en revanche, sur ses ambitions personnelles
Sa. S