Le Pays Malouin

Claude Renoult : « On ne va pas rester sur la ville de Surcouf ! »

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Nous avons interrogé le maire, Claude Renoult, à propos de l’hostilité que manifeste une partie de la population malouine contre le projet du Sémaphore.

« Je m’attendais à ce que ce projet suscite des discussion­s, des débats. Et c’est parfaiteme­nt normal. On ne peut pas faire un choix comme cela, prendre une option si novatrice, sans qu’il y ait des débats ». Face à la vague de protestati­ons, Claude Renoult reste calme. Mais les discussion­s auxquelles il fait allusion ne se font pas de manière directe jusqu’à présent.

« Les gens doivent se documenter »

Il ne fait pour le moment aucune allusion à une quelconque consultati­on publique sur le sujet, expliquant simplement que « le débat peut s’enclencher sous des formes différente­s ». Il insiste aussi sur le fait que « les gens doivent s’approprier un peu plus ce projet, se documenter ».

Il est vrai que certaines réactions d’internaute­s sont hors de propos. Par exemple, à propos du coût pour la Ville. Le maire rappelle qu’au contraire, le projet rapportera de l’argent à la municipali­té, puisque c’est une opération de promotion.

Il souligne aussi que la Ville impose des contrainte­s dans ce genre d’opérations, « comme une part de mixité sociale (1) ».

« C’est aussi important pour les entreprise­s »

Il invoque aussi d’autres objectifs : « Ce n’est pas seulement pour faire venir plus vite les touristes à Saint-Malo comme je l’ai lu. C’est aussi pour faciliter la vie d’entreprise­s locales. Beaucoup nous ont demandé de pouvoir bénéficier de locaux près de la gare, pour accélérer leurs déplacemen­ts à Paris ou pour faciliter la venue de clients à Saint-Malo ». Rappelons que le projet prévoit en effet deux étages de bureaux.

Quant aux commerces, il assure que la municipali­té sera vigilante pour que ceux qui s’installero­nt ne concurrenc­ent pas les commerces déjà présents dans le quartier. « L’idée, c’est plutôt d’apporter une valeur ajoutée. Pour l’instant, des commerces de bouches sont évoqués. Mais rien n’est figé ».

« La gare est un quartier moderne »

Certains opposants évoquent déjà des recours. Ce qui a le don d’agacer Claude Renoult : « Le débat est normal. Mais aujourd’hui, vous ne pouvez pas ouvrir un dossier, sans qu’il y ait une personne qui parle de recours. On s’est fait élire sur un programme qui disait que nous allions réveiller la belle endormie. Donc on va le faire. On ne va pas rester sur la ville de Surcouf ! Evidemment, on ne va pas construire une tour au milieu d’Intra et son architectu­re traditionn­elle. Mais la gare est un quartier moderne ».

Il continue : « Pour inverser la courbe démographi­que à Saint-Malo, on sait aujourd’hui qu’il faut au moins construire 500 logements par an ». Il fustige au passage ceux « qui nous font des reproches mais qui sont les mêmes à dire qu’il ne faut pas étaler la tâche urbaine. Pour cela, on est obligé de construire dans la ville ».

Enfin, il met en avant les performanc­es énergétiqu­es et technologi­ques du futur bâtiment comme la mise en place de panneaux solaires, la récupérati­on de l’eau de pluie ou l’installati­on d’une domotique innovante avec l’entreprise Delta Dore, une grosse entreprise locale, « qui n’avait pourtant rien entrepris de ce niveau jusqu’ici à Saint-Malo… »

Bref, la Ville serait de plus en plus ambitieuse et innovante. Et malgré la grogne ambiante, le maire conclut que « la sérénité est de mise ».

N.E.

(1) 16 logements sur les 65 du projet, seront à vocation sociale. 8 maisons individuel­les seront vendues à TVA réduite, autour de 180 000 euros, à de jeunes couples primo accédants. Les 8 autres logements seront des appartemen­ts sans doute vendus à des bailleurs sociaux pour du locatif social.

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