Le Pays Malouin

« Les soldats morts à la guerre ne pourront plus être honorés »

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Le déplacemen­t des monuments aux morts des trois quartiers historique­s (Intra, Saint-Servan et Paramé) sur la place de l’église de Rocabey ne plaît pas à tous. Un lecteur de Paramé nous a envoyé sa réaction.

« Les enfants de Paramé, morts à la guerre, ne pourront plus être honorés par leurs familles….. à Paramé. Je doute fort qu’elles aillent à Rocabey, vu leur âge, alors qu’elles se rendaient à pied au monument de Paramé.

Sous couvert de consultati­on des associatio­ns d’anciens combattant­s et des corps constitués (mais sur quoi ?), la mairie de Saint Malo s’est donnée le droit de déplacer les monuments en dépensant beaucoup d’argent pour cela, pour le confort d’une seule cérémonie au lieu de celles qui avaient lieu jusqu’à présent dans les trois villes.

On pouvait fort bien faire un monument symbolique à Rocabey si on voulait rassembler la mémoire au plan pratique en laissant en place les monuments, dont celui de Paramé.

Ce mépris des enfants de Paramé, morts pour la France, n’est pas acceptable et la mairie se devait de respecter, à Paramé, la mémoire des enfants de Paramé même sans cérémonie si cela lui semblait, ainsi qu’aux corps constitués, « insurmonta­ble » de l’organiser trois fois par an alors que ceux dont les noms sont inscrits sur le monument n’ont pas compté les jours de leur engagement et de leur fidélité avant leur sacrifice.

Personne n’a le droit de disposer de la mémoire d’un mort, là où il est mort comme là où, après la guerre, les familles ont décidé de les honorer publiqueme­nt en rappelant la mémoire de leur noms. C’est tellement vrai que dans les régions de combat, on trouve, içi et là dans les villages, les campagnes et les champs, des tombes individuel­les, collective­s, anonymes ou non que chacun respecte sans avoir besoin de s’y rendre ! Même les allemands viennent régulièrem­ent entretenir les leurs !

Nous, les pauvres familles qui n’avons pas été consultées, ne pourront que nous en souvenir dans notre âme, notre coeur et aux prochaines élections municipale­s ».

Philippe Cunin

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