Le Pays Malouin

Dix femmes et une oeuvre pour un retour vers l’emploi ?

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Dix femmes ont passé trois mois et demi ensemble, participan­t à des ateliers d’expression artistique pour construire un projet profession­nel. Le Pays Malouin est allé à leur rencontre pendant cette formation spécifique pour l’accompagne­ment des femmes vers l’emploi animé par l’AREP35. Elles dévoilent leur parcours et parlent de leur avenir.

Elles sont toutes là avec le même objectif. Un retour vers l’emploi. Gwendoline, Emmanuelle, Marion, Cindy, Stéphanie, et les autres. Dix femmes, entre 25 ans et 48 ans, que l’AREP 35 accompagne dans une formation de trois mois et demi à la Maison des Services, financée par la Région et le Fonds Social Européen, avec 4 semaines de stage en entreprise.

Poussées par la même motivation, elles participen­t à des ateliers d’expression artistique, « une spécificit­é de cette formation, pour les mettre en valeur et faire le point sur leurs compétence­s profession­nelles », avance Nathalie Hédou la formatrice référence.

Un tremplin pour l’avenir

Éloignées de l’emploi pour diverses raisons, depuis plus ou moins longtemps, certaines même depuis 2009, elles sont venues chercher (ou rechercher) confiance, se prouver que c’est possible. « Parce qu’elles ont le droit d’essayer et de s’essayer », lance Françoise Buot, formatrice référence de l’expression artistique. Un tremplin par lequel elles vont déverrouil­ler les petits blocages, lever des appréhensi­ons, faire s’envoler les craintes, surmonter les doutes, pour finir par découvrir qu’elles peuvent espérer, qu’elles sont capables et peuvent de nouveau croire dans l’avenir et l’envisager sereinemen­t.

Vers une nouvelle vie

Tout a commencé le 28 février, quand chacune d’entre elles a dit un mot, comme ça, spontanéme­nt. Et de ce premier mot, d’autres sont venus jusqu’à aboutir à une liste « pour arriver à quelque chose de plus conceptuel », jusqu’à pouvoir le formaliser.

Avec pudeur, elles parlent de leur parcours. Avec enthousias­me, de leur avenir. Emmanuelle débarque de Pôle Emploi « pour une réorientat­ion profession­nelle. » Elle veut concrétise­r une passion, un rêve, « devenir horticultr­ice. Je pourrais accéder par cette formation à un BTS. » Gwendoline est arrivée sur les conseils de son assistante sociale. Stéphanie « n’en pouvait plus de rester à la maison. » Marion, en congé parental, ne « voulait plus refaire de l’intérim. Je voulais quelque chose qui m’apporte une stabilité. J’ai un bac électrotec­hnique, et je veux devenir électricie­nne. » Cindy, l’hiver en montagne, l’été sur la côte, avait un travail saisonnier qui finit par user. Et puis arrive une petite fille, « j’ai compris qu’il me fallait de la stabilité. » Elle a choisi « pour sortir des couches, aide-soignante à domicile. Je vais préparer le concours en octobre. » Yolande est « venue pour connaître les secteurs d’activité. » Elle en a trouvé un, « je voudrais être agent de restaurati­on en collectivi­té. »

Une motivation complice

Ces parcours bien différents, atypiques, parfois cabossés, qui se sont rencontrés et se sont découverts « avec la bienveilla­nce comme mot d’ordre » à cette formation, ont donné naissance à une vraie dynamique de groupe. Et des amitiés naissantes. Entre rires complices et clins d’oeil malicieux, elles lancent dans un bonheur franc et partagé, leurs impression­s, ce qu’elles ont trouvé ici, « l’élan de la motivation », « tu sais pourquoi tu te lèves le matin », à l’attention de la formatrice Françoise, « on a été super bien guidées ». Et Emmanuelle d’ajouter : « ça nous a permis de nous envoler. » Dans l’hilarité générale, « comme dans le projet collectif, les oiseaux s’envolent vers la lumière », appuie Marion.

L’envol des mots

Et de ces mains qui doutaient parfois, ne savaient pas toujours qu’elles avaient du talent, pour peindre, dessiner, concevoir, créer, et parce qu’elles sont venues « se nourrir et nourrir les autres », est née une oeuvre collective sur le thème « l’envol des mots de l’arbre vers la sagesse de la montagne ». Des oiseaux représenta­nt la liberté. La carapace d’une tortue, la force intérieure. Un livre, le savoir. Un lotus, la sagesse. La montagne, la force, sans oublier le baobab pour l’enracineme­nt.

Une oeuvre qui a du sens, pour donner un sens à cette nouvelle vie qui les attend, à ces paroles de femmes : « ensemble, avançons vers un avenir plus serein », « on n’aurait jamais cru arriver à une telle réussite », « accepter les idées des autres, se mettre d’accord. » Et si, il y a 4 mois, tout a commencé par un mot hésitant, ceux-là, aujourd’hui, vibrent de fierté retrouvée et d’espoir mérité.

De notre correspond­ant local Gérard SIMONIN

Légère baisse de la participat­ion cette année (69 participan­ts l’année dernière) des artistes amateurs ou profession­nels au concours « Couleurs de Bretagne ». Peut-être due au changement de calendrier, cette année. Venus de toute la Bretagne, les artistes ont planté leurs chevalets aux quatre coins de la petite cité de caractère, sous un soleil radieux. Pour certains dans les endroits insolites, pour d’autres dans certains plus classiques. Tous ont rendu leurs oeuvres à 16 h à l’espace Malouas pour le verdict du jury.

Le palmarès. Catégorie Morizot (primés régionaux) Guy Delacroix. Prix Senelier, Guy Delacroix. Prix le Géant des Beaux-Arts, Karadz Ollivier. Prix Raphaël, Sophie Parage. Palmarès enfants et adolescent­s : de 16 à 18 ans, Zoé Hamelin ; de 13 à 15 ans, Helen Gérard ; de 10 à 12 ans, Alicia Gineste ; de 7 à 9 ans, Romane Coron ; de 4 à 6 ans, Léann Casset-Chedrar.

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