50 caméras en ville d’ici deux ans
La municipalité a invité les médias locaux à visiter son Centre de supervision urbain. L’occasion d’un zoom sur la vidéo protection [ou surveillance préféreront certains] à Saint-Malo.
27 caméras dans la ville Le système de vidéo protection actuel de la ville de Saint-Malo compte 27 caméras. Les premières ont été installées en 2013.
7 dans le secteur d’Intra-Muros : une à l’angle des rues Sainte-Barbe et Saint-Vincent, 3 sur le toit du château et 3 sur l’esplanade Saint-Vincent.
8 autres près de la gare : une sur l’esplanade, 2 dans des rues adjacentes, 4 sur la médiathèque notamment pour couvrir le hall intérieur, et une dernière au-dessus de la Grande Passerelle qui couvre toute l’avenue Louis Martin. 5 dans le quartier de la Découverte. 4 à Saint-Servan, notamment dans la rue Ville Pépin.
2 au niveau de la piscine du Naye, dont une sur le toit qui couvre notamment le port de plaisance. 1 caméra mobile. Il faut aussi savoir que d’autres caméras existent, au niveau du port de commerce notamment. Celles-ci sont du ressort de la Chambre de commerce.
50 caméras d’ici 2019 La municipalité a prévu d’étendre encore son dispositif de vidéo protection, « à raison d’une dizaine de caméras en plus par an, sur 2018 et 2019 », souligne Claude Renoult. La Ville disposera donc au total d’une cinquantaine de caméras.
Celles-ci seront installées dans des zones où il n’y a pas de caméras pour l’instant, comme à Paramé ou Château-Malo.
Autorisation préfectorale Pour installer une caméra dans le cadre d’un système de vidéo protection, la Ville doit auparavant disposer d’une autorisation préfectorale. Celle-ci n’est pas compliquée à obtenir puisque les autorités de l’Etat et la police encouragent ce genre de dispositif.
Le traitement des images Les images des 27 caméras arrivent sur les écrans du centre de supervision urbain (CSU), situé dans les locaux de la police municipale, avenue Louis Martin. Les images sont surveillées 24h/24 et 7 jours/7 par un policier municipal.
Il faut savoir que dans le cadre de la protection de la vie privée, un logiciel masque ou floute parfois certaines parties d’une image. Par exemple, quand l’agent effectue un zoom dans une rue, les fenêtres des maisons privatives seront masquées.
La police nationale de Saint-Malo ne dispose pas de centre de surveillance, mais elle peut demander, via une réquisition d’un officier de police judiciaire, des images des caméras de la Ville, dans le cadre d’une enquête par exemple. Sachant que police municipale et nationale sont en lien continu par radio, la police nationale peut aussi demander au CSU de surveiller une zone précise à un moment donné. Dans l’autre sens, la police municipale peut alerter la police nationale si elle repère un événement qui nécessite son intervention.
10 agents municipaux dédiés au dispositif
La police municipale compte 53 agents. Ce qui est plutôt beaucoup pour une ville de la taille de Saint-Malo. « Cela se justifie par la situation touristique de la ville mais c’est surtout une volonté municipale, puisque toutes les villes n’effectuent pas de surveillance 24h/24 », souligne le maire.
Dix agents sont dédiés au CSU. Ils se relaient jour et nuit, sachant que deux agents supplémentaires les renforcent pendant l’été.
Le budget de la police municipale tourne autour de 2 millions d’euros, dont 1,2 million pour la masse salariale.
A quoi servent les caméras ? Evidemment à repérer les actes de délinquance (vols, agression…) ou d’incivilité (les chiens sur les plages, poubelles laissées n’importe où…). Concrètement, elles guident les patrouilles sur le terrain vers les zones où un événement se produit. Les images peuvent aussi servir a posteriori, pour vérifier l’identité d’un suspect ou une plaque d’immatriculation dans une enquête par exemple.
On parle aussi d’« effet plumeau », c’està-dire que la délinquance se déplace dans des zones non couvertes par la vidéo surveillance. « Malgré tout, les gens oublient les caméras [la plupart ne connaissent pas leur existence en fait]. Par exemple, sur l’esplanade Saint-Vincent, on constate toujours des vols de vélos ou des bagarres », indique Claude Renoult. Dans d’autres endroits, comme la gare ou près de la médiathèque, les caméras ont aussi un effet dissuasif puisque la délinquance y aurait diminué.
« Cela permet aussi de disculper des personnes dans le cadre d’une enquête, fait remarquer Guillaume Loiseau, adjoint à la sécurité. C’est arrivé par exemple dans le cadre d’une agression à la gare ».
D’une manière générale, les interventions de la police municipale, en lien avec la vidéoprotection, sont quotidiennes.
Nicolas EVANNO