« Le Semaphore, pourquoi pas ! »
Le projet d’une tour de 17 étages à Saint-Malo continue de susciter de nombreuses réactions. Raphaël Coeuru, ancien conseiller municipal et président du comité de quartier de la gare, répond à l’ancien maire René Couanau (1).
Le projet présenté par la municipalité est surprenant par son audace à la première lecture de sa présentation. Mais après la relecture des informations, via la presse, fournies par le Maire, on se plaît à imaginer ce bâtiment dans l’espace du quartier de la gare, pouvant devenir le centre d’affaires, permettant enfin d’avoir un coeur de ville qui fait cruellement défaut. Nous approchons de la date anniversaire de la fusion des trois villes, cinquante ans se sont écoulés mais peu de chemins constructeurs ont eu lieu depuis cette date. Il a fallu près de 40 ans depuis le premier projet de recul de la gare, élaboré par Louis Chopier, ancien maire, et sa réalisation. Projet auquel Monsieur Couanau, est-il bon de le rappeler ! vous n’étiez pas favorable lors de la première campagne des municipales en 1983.
Ce Sémaphore va permettre d’identifier clairement ce centre-ville en voie de constitution situé à deux pas de la gare, il répond bien aux besoins de la ville, à savoir du logement social de l’accession à la propriété des bureaux. Une vraie mixité sociale. Avec une nouvelle LGV qui met Paris à 2h17 de Saint-Malo, il y aura au-delà des touristes, des hommes d’affaires, des patrons d’entreprises intéressés à positionner leur siège social à l’intérieur de ce bâtiment qualifié par certains de « superbe et approprié » d’autres de « point d’orgue ». C’est un acte fort pour identifier la fusion des trois villes.
Ce quartier avec ce bâtiment dont on conteste la hauteur (« C’est une quinzaine de mètres plus haut que les silos ») va enfin pouvoir se développer, créer une dynamique commerciale sur l’ensemble du quartier et avec l’ANRU 2, cela va enclencher une cure de jeunesse sur le secteur Alsace, Poitou. Les habitants du quartier seront encore plus fiers de dire : « J’habite le quartier ».
J’ai cité en début d’article le mot audace, c’est vrai Monsieur Couanau pour tous les monuments que vous énumérez : les Remparts, le Château, la tour Solidor, le petit et le Grand Bé, Barrage de la Rance etc… Il a fallu de l’audace à toutes ces générations pour les construire. Vous citez la Médiathèque. Il vous a fallu pourtant de l’audace pour mener à bien ce projet malgré les oppositions parfois violentes, vous avez tenu bon parce que vous avez cru en votre projet. Avez-vous pour autant cédé à la pression médiatique de la rue qui vous demandait une consultation des citoyens ? Non la réponse étant : « circulez il n’y a rien à voir ». Je passe sous silence la construction de l’office du tourisme…
Cette médiathèque va avoir à côté d’elle un devenir vertical complémentaire à son architecture. Ces deux bâtiments vont prospérer ensemble pour un développement harmonieux du quartier. L’Art est difficile, la critique facile parfois démagogique. J’ai souvenir de certaines quand Louis Chopier, ancien maire de Saint-Malo, a lancé le projet de la construction du pont sur les écluses, les déchaînements contre cette réalisation étaient haineux, abjects. Qui remet ce pont en cause aujourd’hui ?
Monsieur Couanau, dites à vos trublions du mégaphone de garder raison, il ne faut pas assimiler les pissotières de l’Intra Muros avec le Sémaphore, les élections municipales ne sont pas encore d’actualité.
Cette municipalité fait une approche différente du développement de la ville que celle que vous avez mise en pratique, soit ! Mais le nombre d’habitants repart timidement à la hausse, c’est plutôt bon signe. Vous considérez que la démographie dans votre article est un argument massue, la réalité est : en 30 ans, cinq écoles primaires et deux collèges ont fermé. Qui était maire pendant cette période ?
Enfin vous abordez la modernité sur un ton moqueur, surtout pas ces temps « macro niques » dites-vous ! Mais il y a aussi les éclaireurs du dégagisme. Ainsi va la vie !
Un acte fort pour identifier la fusion des trois villes
Raphaël COEURU
(1) Lire notre édition de la semaine dernière.