« Nos commerces sont menacés »
La fermeture annoncée du parking de la cale du bourg inquiète des commerçants cherrulais installés sur la grève.
« C’est notre établissement qui est menacé », estime Claude Le Veillo, installé avec son fils François à Cherrueix depuis près de dix ans comme restaurateur à L’abri des grèves. En effet, le tribunal administratif ient d’ordonner la fermeture du parking de la cale situé sur la grève : « Cherrueix va mourir si on continue à compliquer la vie de ses habitants », considère l’un des clients de l’Abri des grèves clients en évoquant aussi les restrictions immobilières, liées au risque de submersion marine.
Se garer au plus près du rivage
Claude et François Le Veillo travaillent face à la grève et à son parking qui, potentiellement, leur procure une nombreuse clientèle, celle des touristes et des pêcheurs à pied venant se garer au plus près du rivage. Durant la saison touristique, à partir du printemps, une soixantaine de véhicules, en moyenne, viennent y stationner chaque jour. Ce ne sera plus possible après le récent jugement du tribunal administratif ayant finalement donné raison aux associations écologistes qui, de longue date, réclamaient la suppression de ce parking au nom de la protection de l’environnement. De quoi étonner Claude et François : « Son impact sur le milieu naturel est nul », considèrent-ils.
L’indispensable commerce de proximité
Notamment avec leurs confrères de l’Emikal, l’autre barrestaurant en première ligne du problème : « Ce ne sont pas les associations écologistes qui vont payer nos charges professionnelles », souligne son patron qui tient cet établissement avec son épouse. Autant dire qu’ils sont eux-mêmes très mécontents de ce jugement, au point de songer à aller revoir leur Normandie natale qu’ils ont quittée pour Cherrueix voici sept ou huit ans. « Où vont se garer les voitures ? ». Une question que se posent les Cherrulais en considérant que les places de stationnement manquent dans le bourg pour recevoir un tel afflux de véhicules, notamment lors des grandes marées qui attirent le public en foule. Et si les visiteurs arrivent à en trouver, ce sera loin de la grève. « Trop loin pour qu’ils y viennent à pied, surtout les plus anciens ayant du mal à marcher ». De quoi dissuader la fréquentation de la grève et des commerces du voisinage que n’encourage pas non plus la route littorale de la baie du Mont Saint-Michel, excentrée par rapport au village qu’elle longe sans y conduire, un réel handicap pour la commune.